OCEANIA
de la performance dans l’art et de la nature aujourd’hui
inévitablement controversée de ces collections d’art
ancien – complètent et enrichissent notre regard sur les
oeuvres que nous avons eu la chance de pouvoir réunir
pour cet événement.
T. A. M. : Tout comme l’exposition, le livre présente
l’Océanie en se concentrant sur trois thèmes principaux
qui semblent cruciaux à l’époque de Cook : les voyages,
l’aménagement de l’espace et la rencontre entre les
peuples. Ces concepts sont-ils toujours valables pour
mieux comprendre l’histoire récente et les traditions
artistiques des îles du Pacifi que ?
N. T. : Lors du colloque accompagnant l’ouverture de
l’exposition, Peter Brunt a déclaré : « Pour nous, le
passé n’est pas si ancien. » Le lieu, les voyages et les
rencontres sont toujours cruciaux pour la vie et l’art du
Pacifi que aujourd’hui. Mais leur sens évolue ; aussi la
notion de « rencontre » inclue-t’elle désormais les défi s
associés aux grandes entreprises minières et les menaces
environnementales découlant de la mondialisation.
T. A. M. : Ce livre montre, pour la première fois, des
oeuvres d’art anciennes en bois, fi bres, plumes, etc. en
dialogue avec des créations contemporaines sur des
supports très différents. Qu’est-il sorti de cette association ?
N. T. : L’art océanien a toujours été incroyablement
novateur. Les artistes d’aujourd’hui sont animés par de
profons questionnements sur l’ascendance, la généalogie,
le lieu et le mouvement ; autant de questions au coeur de
l’art traditionnel. Les créateurs d’aujourd’hui offrent en
outre de nouvelles perspectives sur les histoires à l’origine
de l’arrivée des grands ensembles d’objets anciens qui
se trouvent aujourd’hui dans les collections publiques
et privées occidentales. Autrement dit, ils proposent un
nouveau cadre de lecture.