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FIG. 5 (PAGE DE GAUCHE,
EN BAS) : War Dance of the
Sauks and Foxes, d’après
une peinture de Peter
Rindisbacher.
Lithographie sur papier colorée à la
main. 35,4 x 51 cm.
Tirée de Thomas L. McKenney et James
Hall, The History of the Indian Tribes of
North America, 1836-1844.
Imprimée par C. Hullmandel,
Philadelphie, 1836.
Library of Congress Prints and
Photographs Division Washington,
D.C., réf. LC-DIG-pga-07607.
FIG. 6 (CI-DESSOUS, À
GAUCHE) : M’Intosh a
Creek chief.
Lithographie sur papier colorée à la
main. 51,1 x 35,6 cm.
Tirée de Thomas L. McKenney et James
Hall, The History of the Indian Tribes of
North America, 1836-1844.
Publiée par E.C. Biddle, Philadelphie,
1837.
Library of Congress Prints and
Photographs Division Washington,
D.C., réf. LC-DIG-pga-07532.
Le chef Creek William McIntosh
(1775-1825) est illustré vêtu d’un
élégant habit de style écossais typique
des tenues coloniales euro-américaines
adoptées par la bourgeoisie de la
nation Creek et d’autres tribus dites
« civilisées » du Sud-Est (fi g. 6).
Son bonnet en fourrure, avec son
bord en argent d’origine allemande
ou issu du troc, est surmonté d’une
longue plume d’autruche blanche
à pointe rouge. Également appelé
le « guerrier blanc » en raison de
ses origines écossaises, McIntosh
tient une épée, vraisemblablement
rengainée, dans la main gauche. Seule
la poignée fi nement ouvragée est
visible. Le pommeau ressemble à la
tête d’un cougar (Katsalgi) ou d’un
lynx (Koakotsalgi), deux importants
animaux totémiques sacrés pour les
Creeks et d’autres Amérindiens du Sud-
Est. McIntosh fut tué par des membres
de sa tribu peu après avoir signé, en
compagnie d’autres chefs de moindre
envergure, le Traité d’Indian Springs
(1825) selon lequel les Creeks devaient
céder leurs terres à l’État de Géorgie.
FIG. 7 (CI-DESSUS) : Mon-
Ka-Ush-Ka, a Sioux Chief,
d’après une peinture de
George Cooke.
Lithographie sur papier colorée à la
main. 49,9 x 34,3 cm.
Tirée de Thomas L. McKenney et James
Hall, The History of the Indian Tribes of
North America, 1836-1844.
Publiée par F. W. Greenough,
Philadelphia, c. 1838.
Smithsonian American Art
Museum, Washington, D.C., inv.
1985.66.153,212.
Le chef sioux Yankton Moukaushka,
ou Terre tremblante, faisait partie de la
délégation de sa tribu qui s’était rendue
à Washington, D.C. à l’automne 1837.
C’est dans la capitale que l’artiste
George Cooke, un élève de Charles
Bird King, réalisa le portrait du Sioux.
L’unique plume d’aigle ornant ses
cheveux, sa chemise en peau de daim
décorée de piquants de porc-épic et
sa couverture rouge assez grossière
issue du commerce sont des éléments
typiques de la tenue des Indiens des
Plaines de l’ouest du Mississippi. Jeune
chef en pleine ascension au sein de sa
tribu, il trouva la mort à Baltimore fi n
octobre de l’année 1837, après que
son nom fût consigné comme « Mouka
ush-can (La Terre tremblante, ou
Tremblement de terre) », en compagnie
d’autres signataires du Traité sioux
Yankton de Washington, le 21 octobre
1837 (voir Horan 1972 : 152.).
FIG. 8 (CI-DESSUS) : To-Ka-
Con, a Sioux Chief, d’après
une peinture de Charles Bird
King ou de son élève, George
Cooke.
Lithographie sur papier colorée à la
main. 49,9 x 34,3 cm.
Tirée de Thomas L. McKenney et James
Hall, The History of the Indian Tribes
of North America, F. W. Greenough,
Philadelphie, 1836-1844, vol. 1, en
regard de la page 205.
Smithsonian American Art
Museum, Washington, D.C., inv.
1985.66.153,214.
d’éminents chefs amérindiens tenant des épées ou des
sabres militaires. Le premier est un portrait réalisé par
Charles Bird King du chef Creek William McIntosh
(1775-1825), qui apparaît vêtu d’un costume traditionnel
écossais, un sac à bandoulière sur l’épaule et
tenant dans la main gauche un sabre à pommeau de
félin rangé dans un fourreau (une variante du modèle
français AN IX) (fi g. 6).
Le jeune chef sioux Yankton Moukaushka, ou
Terre tremblante, tient un large sabre à lame à dos
plat et à poignée en étrier similaire à celui illustré
sur le tableau « Danse de guerre » de Rindisbacher.
Moukaushka faisait partie de la délégation de sa
tribu qui s’était rendue à Washington, D.C. à l’automne
1837. C’est là que l’artiste George Cooke,
un élève de Charles B. King, a réalisé son portrait
(fi g. 7). Le portrait d’un chef de clan Yankton nommé
Tokacou (He That In icts the First Wound), un autre
signataire du Traité de Washington (fi g. 8), a également
été réalisé, soit par Cooke soit par King. Tokacou
était l’un des chefs des Akicita (que McKenney
traduit par « guerriers de grande renommée ») présents
dans chaque village sioux Yankton pour faire
régner la discipline et appliquer les décisions prises
par le conseil tribal3.
Dès l’arrivée des premières épées sur leur territoire,
acquises auprès de marchands, reçues comme
cadeaux offi ciels ou saisies après des batailles, les
Amérindiens ont tenu le « long couteau » en haute
estime, comme l’attestent de nombreux portraits de
ÉPÉES INDIENNES