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la Nouvelle-Guinée jusqu’au 141e méridien, afi n
de localiser les ports, d’établir une communication
amicale avec les autochtones et d’acquérir des
terres autant que possible » (Finsch 1888 : 7). Se
présentant comme un groupe de scientifi ques afi n
de dissiper les éventuels doutes des Australiens
quant à leurs intentions réelles, Finsch et ses compagnons
d’expédition effectuèrent six voyages distincts
entre septembre 1884 et juillet 1885 à bord
du navire à vapeur au nom fallacieux de Samoa, qui
aboutirent à la déclaration du nord-est de la Nouvelle
Guinée et de l’archipel de Bismarck comme
protectorats allemands. Ce faisant, ils devinrent les
premiers Européens à accoster sur le fl euve Sepik
en Nouvelle-Guinée.
Selon des reportages de journaux contemporains,
Finsch « serait probablement nommé administrateur
du territoire annexé » (Anon 1884a, 1884b, 1884c).
Cela ne fut pas le cas. On lui proposa un contrat,
qu’il refusa, de directeur de station, s’opposant à
l’idée que la Neu Guinea Compagnie vérifi e toutes
ses publications et confi sque à son profi t commercial
les objets d’intérêt ethnographique qu’il avait
rassemblés. Cependant, trouver une meilleure position
s’avéra extrêmement diffi cile, et Finsch passa
presque une décennie après son retour en Allemagne
sans emploi offi ciel. Durant cette période, il exposa,
catalogua et illustra ses collections, assisté de
son épouse, Élisabeth Finsch, née Hoffman (1860-
1925), qui participa à la préparation des aquarelles
à partir de ses dessins sur le terrain (Finsch 1899a :
73). Finsch vendit également une partie de ses collections
à l’actuel musée américain d’Histoire naturelle
de New York (dont ses dessins et aquarelles qui
illustrent cet article), au Field Museum à Chicago,
au musée national de préhistoire et d’ethnographie
Luigi Pigorini de Rome, au musée d’anthropologie
et d’ethnologie Pierre le Grand à Saint-Pétersbourg
et au Weltmuseum de Vienne. Il publia un long
récit de ses voyages de 1884 à 1885, Samoafahrten
(Voyage aux Samoa, 1888), un catalogue descriptif
d’environ mille artefacts achetés par ce qui
était alors le K. K. Naturhistorisches Hofmuseum à
Vienne, et un aperçu exceptionnellement détaillé de
ses expéditions, expositions, publications et autres
activités au cours de la période 1859-1899 (Finsch
1888, 1893, 1899a).
En 1897, Finsch « abandonna l’ethnologie, le
coeur lourd » et retourna à des travaux ornithologiques
au Rijksmuseum van Natuurlijke Historie
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