« RESTITUTIONS
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de poteries, chapeaux de paille et autres rogatons
qui composent une forte majorité du corpus
africain conservé dans nos institutions. Les
autorités culturelles de Dakar vont ainsi constater
qu’elles ont réclamé chat en poche quand
elles vont découvrir le maigre contenu des collections
sénégalaises du quai Branly ; il s’agit,
pour leur majorité, d’objets du quotidien dont le
musée Théodore Monod de Dakar possède des
spécimens, en plusieurs exemplaires, héritage du
musée colonial de l’IFAN, encore riche en 1984
de vingt-six mille pièces selon le professeur Abdou
Sylla, chercheur de l’université Cheikh Anta
Diop. Seule la superbe « pierre-lyre », mégalithe
de 3,8 tonnes provenant de la région de Kaffrine,
constituera une prise de qualité si on parvient à
l’extraire du plateau des collections permanentes
du musée parisien auquel elle est
quasiment arrimée. En revanche, l’AFP
nous annonce que « la Côte d’Ivoire a
dressé une liste d’une centaine de chefsd’oeuvre
» à lui restituer. Si Madame la
conservatrice du musée des Civilisations
de Côte d’Ivoire qui revendique une collection
de quinze mille pièces a su faire
preuve de discernement, le musée du quai
Branly - Jacques Chirac sera totalement débarrassé
de ses oeuvres les plus remarquables.
Chaque objet a sa propre histoire qu’il serait
judicieux d’élucider avant de prendre les mesures
définitives préconisées par ce rapport. C’est la
démarche raisonnable que semble adopter l’Allemagne
et dont on pourrait s’inspirer avant de
mettre le destin de nos collections entre les mains
de pays tiers.
À DROITE : Illustration de John Graham, 2019.
© John Graham, Melbourne.
Chaque objet a sa propre histoire qu’il serait
judicieux d’élucider avant de prendre les
mesures définitives préconisées par ce rapport.
C’est la démarche raisonnable que semble
adopter l’Allemagne. «