INDIAN SWORDS
FIG. 26 (CI-DESSOUS) :
Détail de la fi g. 25
comparée avec un casque
et un plastron conservés à la
Smithsonian et identifi és par
Robert Pontsioen.
Armure : National Museum of Natural
History, Smithsonian Institution, inv.
E14171. Smithsonian Institution
Museum Support Center, Suitland,
Maryland.
Photo de l’armure : Robert Pontsioen,
2019.
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FIG. 24 (CI-DESSUS) :
« Washington. Présentation
de la délégation japonaise au
président et au conseil des
ministres, dans la salle est du
palais présidentiel ». D’après un
dessin de James E. Taylor, 1872.
Tiré de Frank Leslie’s Illustrated
Newspaper, samedi 23 mars 1872
(v. 34, no 860).
Conduite par Iwakura Tomomi,
personnage clé de la restauration
de Meiji et cousin du nouvel
empereur, la délégation « Mission
Iwakura » (Ambassade) poursuivait
trois objectifs. D’abord « présenter
un visage crédible aux puissances
occidentales à la suite de la
restauration et dès lors, s’assurer
de leur reconnaissance ; ensuite,
examiner de près les conditions
sociales et économiques des
différentes puissances et clarifi er les
fondements de leur « civilisation
éclairée » ; et enfi n, évaluer
la possibilité de renégocier les
dispositions inégales du traité
commercial en vigueur à l’époque »
(Swale 1998 : 7). La délégation
n’atteignit que partiellement ses
objectifs (la renégociation du traité
n’eut jamais lieu, par exemple). En
revanche, les représentants japonais
furent accueillis en fanfare, suscitant
énormément d’intérêt dans la presse
et de curiosité auprès du public lors
de leur arrivée à Washington, D.C. le
29 février 1872 (Scherer 2014 : 241).
En effet, étant donné que le Japon
venait de sortir d’une longue période
d’isolement volontaire, ces visiteurs
venus d’Orient ont assurément
frappé leurs hôtes américains par leur
nature délicieusement exotique et
énigmatique.
FIG. 25 (EN BAS) :
« Guerrier japonais »
(mannequin de Pollock), par
C. Seaver Jr., Washington,
D.C. 1873.
Carte stéréogramme. 10 x 17,1 cm.
Collection Henry et Nancy Rosin
d’anciennes photos du Japon. Freer
Gallery of Art et Arthur M. Sackler
Gallery Archives. Smithsonian
Institution, Washington, D.C. Achat
partiel et don de Henry et Nancy Rosin,
1999-2001. Inv. FSA A1999.35 502.
Avec l’aimable autorisation de Paula
Fleming.
La source d’inspiration pour ce
mannequin du Smithsonian semble
être à chercher dans la Iwakura
Mission de diplomates japonais qui se
rendit à Washington, D.C. en 1872.
année-là. Il a probablement été photographié par De
Lancey W. Gill (1859-1940), photographe pour le
Bureau d’ethnologie américaine de la Smithsonian
de 1890 environ à 1930. La provenance et le propriétaire
de cette épée sont toutefois inconnus. Gill
a peut-être pris (ou permis à Broad de choisir) un
« long couteau » dans les collections de la Smithsonian
afi n de s’en servir comme accessoire pour la
photo. Parmi les sabres japonais conservés dans la
collection ethnologique de la Smithsonian, certains
présentent quelques similitudes avec celui qui fi gure
sur cette photo (fi g. 29), bien que la garde (la tsuba),
de type rare et spécifi que sur cet exemplaire, ne soit
pas exactement la même et que le sabre n’ait pas
encore été localisé.
CONCLUSIONS SUR LE KATANA
DE RED CLOUD
Aux côtés de Crazy Horse, Sitting Bull et Spotted
Tail, Red Cloud (Mahpiya Luta, 1822-1909), est l’un
des chefs sioux historiques les plus connus. Sa vie a
été abondamment documentée13. Néanmoins, aucun
document biographique classique sur Red Cloud ne
fait référence au katana accroché dans la chambre de
sa maison. À ce jour, la photo signée Clarence Grant
Morledge (fi g. 1 et 31) est la seule image connue du
katana que l’on puisse relier à Red Cloud et aucune
autre photo n’a encore été découverte montrant le
chef sioux aux côtés de son sabre japonais. Goodyear
(2003) a élaboré un recueil complet (mais non
exhaustif) des photos connues de Red Cloud, mais
sans inclure celle montrant le katana accroché au
mur ni même mentionner la présence inhabituelle et
exceptionnelle d’un sabre japonais dans la cabane du
célèbre chef sioux.
L’épouse de Red Cloud, Mary Good Road Red
Cloud (autrefois appelé Pretty Owl), fi gurant sur la
photo au katana de 1890, lui a survécu trente ans et
s’est éteinte, nonagénaire, en 1940. Elle fut enterrée
à ses côtés. Pendant des années, le couple a vécu dans
un tipi traditionnel sioux, avant de s’installer dans
sa « demeure de planches et de lattes à deux étages »
construite à la demande de Red Cloud par l’agent
des Indiens en 1879, un an après l’arrivée du couple
à Pine Ridge, et rénovée l’année suivante. La maison
apparaît sur un cliché de 1891 réalisé par William
Cross (fi g. 33) et sur une série de photos prises à Pine
Ridge dans les années 1890 par Morledge14. Celui-ci
a photographié l’intérieur de la chambre une seconde
fois, probablement en 1891 (fi g. 32). Chacune de ces