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FIG. 15 (AU MILIEU) : Lame
d’épée française gravée
avec fourreau et pommeau
revêtus de peau de daim.
Woodlands. Vers 1770
Acier, or, peau de daim, bois, punaises
en laiton. L. : 85,1 cm.
Ex-Wild West Museum, Harrisburg.
Avec l’aimable autorisation de Sara
Pipino.
FIG. 16
(CI-DESSOUS) :
Sabre avec
décoration indigène.
Grandes Plaines. Seconde
moitié du XIXe siècle.
Acier, cuir, bois, laiton, perles de verre,
tendon, crin de cheval. L. : 85,1 cm.
Ex-Wild West Museum, Harrisburg.
Avec l’aimable autorisation de
Guernsey’s Auctions.
FIG. 17 (EN BAS) : Étui
d’épée en peau avec perles.
Cheyenne du Sud, Grandes
Plaines. Vers 1870.
Peau, perles de verre, tendon, ocre
rouge. L. : 85,1 cm.
Ex-collection Valentine Pasvolsky.
Avec l’aimable autorisation de Heritage
Auctions, Dallas.
FIG. 13 (CI-DESSUS) :
Épée de cavalerie et fourreau
avec perles et accessoires
arapaho. Grandes Plaines.
Vers 1875.
Acier, laiton, bois, peau, perles de
rocaille en verre, tendon, cuir acheté,
laiton et accessoires en fer. L : 111,1 cm.
Ex-Industries (collection Kenneth S.
« Bud » Adams, Jr.) ; Cliff Logan, Austin,
Texas ; Bill Healey.
Avec l’aimable autorisation de Heritage
Auctions, Dallas.
FIG. 14 (CI-DESSOUS) :
Sabre américain, modèle de
1860, orné d’un pendentif
à queue de raton laveur, de
perles formant le drapeau
des États-Unis et de punaises
en laiton. Grandes Plaines.
Seconde moitié du XIXe siècle.
Acier, laiton, bois, cuir, queue d’animal,
cordon en coton. L. : 101,6 cm.
Ex-Brent Burg, Houston.
Avec l’aimable autorisation de Heritage
Auctions, Dallas.
longue épée des samouraïs a pu atteindre ces régions
reculées du territoire indien.
LE KATANA JAPONAIS EN PAYS INDIEN
Dans son article The Sword of Japan publié au début
des années 1870 à Yokohama, le spécialiste britannique
Thomas R. H. McClatchie affi rmait ceci : « Il
n’existe sans doute aucun pays au monde où l’épée,
cette ‘arme de chevalier traversant les époques’, a
de son temps reçu autant d’honneur et de considération
qu’au Japon. » (McClatchie 1873 : 55). Un
épais mystère a toujours entouré la fabrication du
sabre traditionnel japonais, en particulier le tachi et
le katana (voir par exemple Hughes 1977 : 53-54)6.
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, sous la
pression exercée par le commodore Matthew Perry
et sa fl otte de « navires noirs » (Taylor 1995), le Japon
sort progressivement d’une période d’isolement
et commence à s’ouvrir au commerce et aux missions
diplomatiques avec l’Occident. Les sabres japonais
de grande valeur deviennent alors des cadeaux de
plus en plus importants en matière de diplomatie7.
En 1860, la mission Man’en Gannen est envoyée aux
États-Unis par le shogunat Tokugawa afi n de ratifi er
le Traité d’Amitié et de Commerce entre les États-
Unis et le Japon8. Mathew Brady photographie les
responsables de la délégation japonaise au chantier
naval de Washington (fi g. 23)9.
En janvier 1872, quelques années à peine après
la restauration de Meiji en 1868, une autre mission
impériale japonaise, menée par Iwakura Tomomi,
arrive à San Francisco avec l’objectif de se rendre à
Washington, D.C. puis en Europe, après avoir navigué
pendant un mois depuis Yokohama à bord de
l’USS America. L’arrivée de la délégation à Washington
fait grand bruit (fi g. 24).
Un élément fascinant unissant la Smithsonian et
la mission Iwakura réside dans l’étroite relation
qu’avaient semble-t-il nouée le directeur de la Smithsonian,
Joseph Henry, et le premier chargé d’affaires
japonais aux États-Unis, Mori Arinori (1847-1889).
Désireux de développer le système éducatif de son
pays, Mori avait sollicité les conseils d’Henry sur
la question. Dans ce contexte, Mori lui a offert un
sabre japonais, dont nous ignorons aujourd’hui
l’emplacement. Le Japonais a également offert un
sabre au ministre de la guerre américain, William
Belknap10. Bien que ces sabres ne puissent être reliés
avec certitude aux katanas dont il est question dans
ces lignes, ils prouvent que les membres de la mission