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CI-DESSOUS : Pendentif
talhakimt. Touareg, Niger.
XIXe siècle.
Cornaline.
© musée des Confl uences de Lyon,
inv. 2015.32.65, photo : Mathias
Benguigui.
CI-DESSUS : Vue de
l’exposition Les esprits, l’or
et le chaman.
Nantes - Voyage à Nantes 2017
© Bernard Renoux / LVAN.
EN HAUT, AU MILIEU :
Pectoral en forme d’hommechauve
souris. Tairona, Sierra
Nevada de Santa Marta,
Colombie. 900 - 1600 apr.
J.-C.
CI-DESSUS : Pendentif
anthropomorphe. Quimbaya,
moyenne vallée du Cauca,
Colombie. Période ancienne
500 av. J.-C - 700 apr. J.-C.
À GAUCHE : Pectoral
anthropozoomorphe. Région
tolima, Colombie. Période
ancienne 100 av. J.-C - 700
apr. J.-C.
Pour ces trois visuels :
© Museo del Oro de Banco de la
República (Bogotá), photo : Clark M.
Rodríguez.
Les esprits, l’or et le chaman
NANTES—À l’occasion de l’année France-Colombie
2017, le Musée de l’Or de Colombie présente au
Château des ducs de Bretagne jusqu’au 12 novembre
une sélection de plus de deux cents vingt objets en or
et en alliages, en céramique et en pierres diverses, issue
de sa merveilleuse collection d’orfèvrerie préhispanique.
L’exposition pose un regard symbolique sur ces objets –
dont certains ont plus de deux mille cinq cents ans - et
leurs usages rituels. En effet, dans les sociétés
préhispaniques colombiennes, l’or
revêtait surtout une valeur spirituelle liée
à ses nombreuses propriétés (couleurs,
résistance au feu, brillance, etc.). Les
objets en or jouaient donc un rôle primordial
dans les rites de métamorphoses
initiés par les chefs et les chamans.
L’exposition explore aussi bien la
conception de la nature et de la culture
par ces sociétés indigènes, que le rôle
de la peinture corporelle et des plantes ou encore, les
transformations des chamans et leurs vols vers d’autres
dimensions de l’univers…
Les questions d’identité et de transformation sont au
coeur du propos. Le visiteur est invité à découvrir une
autre façon d’appréhender le monde et à s’interroger sur
sa façon d’envisager sa propre identité et celle des autres.
Touaregs, récits nomades
LYON—Dès le 17 octobre 2017 et jusqu’au 4 novembre
2018, le Musée des Confl uences propose de rompre
avec les stéréotypes sur les Touaregs. Ce peuple berbère
vivant dans le Sahara central et ses bordures est en profonde
mutation. Il doit faire face à de nombreux défi s :
sécheresse, confl its, rébellions… Noble et chevaleresque
ou sanguinaire, l’image qu’en ont les Occidentaux s’est
construite lors de la colonisation et est encore ancrée
dans les esprits. Pour la dépasser, l’exposition dévoile les
Touaregs dans toute leur complexité et leur dynamisme.
Sa première partie s’articule autour d’aquarelles de Paul-
Elie Dubois, dit « le peintre des Touaregs », de documents
d’archives et d’objets populaires tels que des coupures
de presse, des livres anciens, des cartes promotionnelles,
des affi ches de fi lm, etc. Son coeur fait ensuite la part
belle aux bijoux et aux amulettes offerts par l’association
Masnat en 2015, et collectés par son président Jean
Burner. À travers des parures et divers objets d’artisanat,
le visiteur s’immerge dans l’univers esthétique touareg,
caractérisé par une sobriété, un équilibre, une géométrie
et un champ de couleurs si particulier. Des extraits de
poésie accompagnent tout le parcours.
Enfi n, l’exposition aborde la manière dont les Touaregs
détournent aujourd’hui les codes traditionnels pour
réaffi rmer leur identité. Comme les bijoux qu’ils adaptent
aux usages occidentaux, ils se réapproprient l’image occidentale
idéalisée pour diffuser leur
culture, faire connaître leurs revendications
et entrer dans une nouvelle
forme de résistance.
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