FIG. 7 (À GAUCHE) :
Fragments de peintures
murales représentant des
serpents à plumes et des
arbres en fl eur. Teotihuacan,
Anahuac, Mexico. 500-550
apr. J.-C.
Mélange de terre, stuc, pigments
minéraux. L. : 407 cm.
Fine Arts Museums of San Francisco,
legs de Harald J. Wagner,
inv. 1985.104a.
Avec l’aimable autorisation des Fine
Arts Museums of San Francisco.
FIG. 8 (CI-DESSUS) :
Fragment de peinture murale
représentant un oiseau avec
un bouclier et une lance.
Teotihuacan, Anahuac,
Mexico. 500-550 apr. J.-C.
Mélange de terre, stuc, pigments
minéraux. L. : 31,5 cm.
Fine Arts Museums of San Francisco,
legs de Harald J. Wagner,
inv. 1985.104.5.
Avec l’aimable autorisation des Fine
Arts Museums of San Francisco.
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bien d’autres encore, ainsi que des représentations
d’êtres vivants et de rituels conçus pour atteindre un
équilibre cosmique.
L’exposition commence avec la plus récente et la
plus spectaculaire découverte du Proyecto Tlalocán.
Les fouilles en cours, menées par les archéologues
de l’INAH Sergio Gómez Chávez et Julie Gazzola,
ont révélé un puits et un tunnel sous la plaza de la
Ciudadela, emplis d’offrandes, dont de nombreux
objets exotiques. Formant une sorte de ville souterraine,
son existence devait être connue d’un bon
nombre de citoyens, même s’il est fort probable que
l’accès à un espace aussi unique ait été réservé à un
nombre réduit de personnes. L’émerveillement suscité
par ce lieu et le mystère qui entoure tout ce qui
L’exposition comportera des objets issus des différentes
fouilles menées sur chacune des trois pyramides.
En plus des importantes peintures de la
collection permanente des Fine Arts Museums et
des oeuvres sélectionnées d’autres musées aux États-
Unis, de nombreuses pièces (90 % du total) viennent
des collections du Museo Nacional de Antropología
de la ville de Mexico ainsi que des musées et des entrepôts
de la Zona de Monumentos Arqueológicos
de Teotihuacán. Ainsi, des objets découverts à l’aube
du XXe siècle seront exposés aux côtés d’autres révélés
ces dernières années. Nombre d’entre eux seront
exposés aux États-Unis pour la première fois.
La réunion de ces oeuvres d’art montre comment
l’idéologie dominante de la ville s’est imposée non
seulement dans l’épicentre de la vie civique, mais
aussi dans les espaces de la vie quotidienne, habités
par des citoyens de toutes classes sociales. Les
images des divinités importantes telles que le Serpent
à plumes et le dieu de l’orage témoignent de
l’existence d’un panthéon commun à toute la ville.
En outre, certains immigrés venus d’autres coins
de la Méso-Amérique maintenaient leurs propres
styles artistiques et les croyances religieuses de
leur pays natal.
Ces objets révèlent que, de sa périphérie à son
centre, Teotihuacan était une ville organisée.
Son programme architectural tout comme
l’imagerie qui y a été conçue servaient un
même objectif : donner à voir et consigner
les récits cosmologiques. Même si nous commençons
seulement à les comprendre, il semble
clair que les références aux éléments naturels et
leurs représentations étaient essentiels dans ces
narrations. L’eau et le feu étaient d’une importance
capitale, des forces fondamentales qui, selon
leur présence ou absence, pouvaient tout aussi bien
renforcer la ville que la menacer. Les arts de Teotihuacan
sont des manifestations de ces forces et de
TEOTIHUACAN