MUSÉE À LA UNE
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d’objets concrets à des artistes particuliers. Parmi
les explications invoquées, il sera question des pratiques
de collecte non scientifi ques ou désintéressées,
des questions de confi dentialité et de secret
entourant la création de bon nombre d’oeuvres
sacrées, etc. Il va sans dire que cette partie met en
évidence l’engagement du NMAA vis-à-vis de la
recherche poussée sur le thème capital de l’identité
des artistes africains. Cette revendication se
matérialise, dans le parcours de l’exposition, sur un
usage le plus récurrent possible du terme « artiste »
sur les cartels, même lorsqu’il n’est pas possible d’y
associer un nom propre déterminé.
les ivoires, les oeuvres yoruba et les masques en peau
d’animal de la région nigériane de Cross River. De
tels masques recouverts de peau demeurent des éléments
distinctifs dans cette collection et ont été le
sujet de nombreuses études. À la fi n du XIXe siècle,
le commerce d’huile de palme a apporté richesses
et biens d’échange dans la région de Cross River au
Nigeria. L’activité artistique fl orissant, les artistes
y ont créé de nombreuses formes de masques recouverts
de peaux animales pour les riches patrons
associés aux sociétés masculines infl uentes. le chercheur
Keith Nicklin, spécialiste des traditions de
masques du sud-est du Nigeria, a émis la supposi-
FIG. 3 (CI-DESSOUS) :
Cimier. Vraisemblablement
par Etim Bassey Ekpenyong.
Environs de de Calabar, État
de Cross River, Nigeria.
Début du XXe siècle.
Bois, peau animale, fi bre végétale, os
et teinture. H. : 41,5 cm.
National Museum of African Art,
Smithsonian Institution, don de Walt
Disney World Co., fi liale de The Walt
Disney Company, inv. 2005-6-1.
Photo : Franko Khoury.
tion que l’un de ces masques (fi g. 3) était l’oeuvre
d’Etim Bassey Ekpenyong, un sculpteur efi k de
renom à qui l’on attribue également le masque qui
apparaît dans le fi lm Le Magicien d’Oz de 19392.
ARTISTES VISIONNAIRES
Les recherches spécialisées et, dès lors, l’expertise
acquise permettent souvent d’identifi er la patte
de l’artiste. La section suivante, placée au centre
même de l’exposition, se penchera sur le rôle des
artistes comme véhicules de capacités techniques
extraordinaires et de vision créative. Cette partie
s’ouvrira sur une discussion des nombreuses raisons
expliquant le manque d’attributions précises
un corpus de matières connexes à consulter. À
travers l’accessibilité permise par les Tishman et
la Disney Company vis-à-vis des expositions, publications
et recherches académiques, ces oeuvres
sont devenues une ressource importante dans le
développement de l’histoire de l’art africain et la
formation de canons de style. La deuxième galerie,
également dédiée uniquement aux objets Disney-
Tishman, utilisera le prisme de l’érudition pour
découvrir comment les collections peuvent être des
ressources permettant de se plonger dans les vies
artistiques et sociales de l’art africain.
Cette galerie examinera attentivement trois sousgroupes
d’objets de la collection Disney-Tishman :