collectionneurs africains et afro-américains. Mais je
ne vois pas se profi ler grand-chose en ce domaine.
J. D. : Quel conseil donneriez-vous à qui débute
dans cette aventure ?
C. C. : Franchement, je n’ai aucun conseil à donner
à des collectionneurs débutants. Quand quelqu’un
est amené à l’art et commence à collectionner, c’est
qu’il a une sensibilité propre. S’il y vient par luimême,
163
il a déjà cela dans son coeur.
Mais une fois que quelqu’un a commencé, je lui
dirais qu’il va faire des erreurs, qu’il sera blessé,
et qu’il doit y être préparé. Il n’y a pas moyen de
FIG. 8 (À DROITE) :
Masque hyène. Bamana,
Mali.
Bois.
Ex-Lance Entwistle, Londres.
Photo : Marco Leonardo.
FIG. 9a et b (CI-DESSOUS) :
Tête. Lobi, Burkina Faso.
Ex-Alan Brandt, New York ; Michael
Oliver, New York.
Photo : Marco Leonardo.
lieu de l’embrasser. Werner me disait pourtant
que collectionner cet art pourrait relier les Afro-
Américains à leurs racines.
Si l’art tribal africain devenait plus commun,
les gens le percevraient comme étant branché et
le marché se développerait. En Amérique son
appréciation est récente, pas comme en Europe
où il est reconnu et apprécié de longue date.
L’inspiration et l’infl uence que l’art africain a
eues sur des artistes comme Picasso, Matisse et
Modigliani montre son importance dans le monde
de l’art. En Amérique il y a de nombreux Africains
et Afro-Américains fi nancièrement à même de
collectionner l’art tribal africain, mais comment les
inciter à le faire ? C’est une question d’éducation.
Peut-être pour certains il nécessite d’être compris
comme une opportunité d’investissement.
De nombreux collectionneurs débutants
achètent l’art africain comme un investissement.
J’entends parler de leurs experts et leurs conseillers.
Malheureusement, souvent ces collectionneurs
ne peuvent pas vraiment dire s’il apprécient
une pièce, même si elle présente des signes
d’usage. Ils fi nissent par l’acheter parce que leur
conseiller leur dit que c’est un bon investissement.
Cela ne me semble pas être la bonne manière
d’amener de nouveaux collectionneurs qui soient
instinctivement attirés et passionnés par l’art.
Peut-être y aurait-il plus de collectionneurs
africains et afro-américains si certaines grandes
galeries et même certaines maisons de ventes
faisaient appel à plus d’experts et conseillers
africains et afro-américains. Ce sont des gens
qui ont des affi nités avec leur communauté. Ils
pourraient amener et éduquer à l’art de nouveaux
CLAMRA CÉLESTIN