MUSÉE à la Une
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« LES FORÊTS NATALES »,
FIG. 1 : Figure gardienne de
reliquaire. Culture de langue
sanaga, Cameroun. XIXe
siècle.
Bois, coquillage, peau et perles de
verre. H. : 26,6 cm.
Musée du quai Branly - Jacques Chirac,
inv. 71.1901.4.4.
© mqB-JC, photo : Hughes Dubois.
Arts d’Afrique
équatoriale atlantique
de l’est, de l’ouest et du sud de la république du
Gabon, et de l’ouest de la république du Congo.
L’exposition « LES FORÊTS NATALES »,
Arts d’Afrique équatoriale atlantique donne
l’opportunité de découvrir un ensemble considérable
d’une centaine d’oeuvres issues des collections
du musée du quai Branly-Jacques Chirac dont les
oeuvres les plus anciennes ont été acquises au cours
des missions de Pierre Savorgnan de Brazza, entre
1879 et 18851, et qui témoignent déjà d’une grande
maîtrise technique et d’une tradition sculpturale
séculaire. Plus de deux cents pièces sélectionnées
proviennent également de musées européens et
internationaux ainsi que d’importantes collections
privées européennes et américaines.
Le musée du quai Branly-Jacques Chirac
présente du 3 octobre 2017 au 21 janvier 2018
l’exposition « LES FORÊTS NATALES », Arts
d’Afrique équatoriale atlantique qui réunit pour la
première fois, à travers trois cent vingt-deux oeuvres
des peuples ndjem, fang, kwele, kota, mbede,
aduma, galwa, nzebi, tsogo, vuvi et punu, le plus
grand ensemble de chefs-d’oeuvre et de productions
artistiques archétypales de l’Afrique équatoriale
atlantique du XVIIe siècle au début du XXe siècle.
Cette région située face à l’Équateur, au coeur de
l’Afrique centrale, concerne les peuples du sud de
la république de Guinée équatoriale, du sud de
la république du Cameroun, du nord, du centre,
Par Najwa Borro
Le parcours proposé par l’exposition schématise
les déplacements et les glissements progressifs
des populations de cette aire géographique
depuis le XIVe siècle, qui s’inscrivent dans un axe
migratoire allant du nord au sud. Il met en avant
les grands ensembles stylistiques présentés successivement
en quatre parties : le nord, l’est, le
centre et le sud de l’Afrique équatoriale atlantique.
L’étude de l’histoire des migrations par Guy Claver
Loubamono Bessacque2 confrontée aux travaux
du linguiste Patrick Mouguiama-Daouda3 dresse
un panorama des déplacements et révèle une trame
chronologique convergente attestée par les dynamiques
linguistiques.
« LES FORÊTS NATALES » font également
référence à l’immense forêt équatoriale irriguée
par des réseaux fl uviaux et marécageux formant
un contexte géographique et un milieu naturel
unique, d’où proviennent les oeuvres exposées.
Cette aire culturelle de l’Afrique équatoriale atlantique
est presque entièrement recouverte de forêts
denses et humides et, dans une moindre mesure,
de savane arborée, en république du Congo. Elle
constitue le berceau d’une impulsion créatrice qui