Les premières années sont très dures : en dix ans,
sur treize stations créées, sept doivent fermer pour
cause de pillage, de maladie ou de décès. Mais les
Spiritains se révèlent persévérants et opiniâtres. Les
diffi cultés de départ sont surmontées et les missions
ne tardent pas à se multiplier sur le continent. De
1852 à 1881, vingt nouveaux établissements sont
fondés sur les côtes occidentales (Guinée, Nigeria,
Gabon, Congo, Angola, Afrique du Sud) et orientales
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(Madagascar, Zanzibar, Mozambique).
La montée en puissance de nouveaux instituts
missionnaires (Père blancs, Missions africaines de
Lyon, Pères de Scheut) oblige pourtant les Spiritains
à concentrer leurs efforts sur des territoires
précis. L’évangélisation de l’Angola leur sera ainsi
largement dévolue. Mais c’est un peu plus au nord,
dans les limites de ce qui allait devenir l’Afrique
équatoriale française (comprenant les actuels Gabon,
république du Congo, République centrafricaine
et une partie du Tchad), que ces derniers
s’implantent le plus solidement et le plus durablement.
Présents au Gabon dès 1844 et au Moyen-
Congo dès 1873, les Spiritains partent des côtes,
remontent les fl euves et développent en quelques
décennies au coeur du pays un maillage étroit de
missions, relayées par d’innombrables stations et
postes de brousse. En 1894, ils parviennent jusqu’à
Bangui et Bessu (actuelle République centrafricaine)
et récupéreront même la charge du Cameroun,
après la Première Guerre mondiale, lorsque
les Pallotins3 allemands en seront chassés.
FIG. 6 (EN BAS À GAUCHE) :
Mgr Prosper Augouard (1852-
1921) avec le chef bétou
faisant le « pacte de sang ».
Oubangui. 1892.
© CSSp.
FIG. 7 (CI-CONTRE) : Effi gie
gardienne de reliquaire. Fang,
Gabon. XIXe siècle.
Bois, laiton, verre et pigments rouges.
H. : 54 cm.
Collection CSSp.
© CSS, photo : Vincent Girier-Dufournier.
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