DOSSIER
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FIG. 13 (PAGE DE DROITE, AU
CENTRE) : Canne. Luba, RDC.
Bois, pigment, cuivre et fer. H. : 111 cm.
Ex-Pères blancs, Anvers (vers 1937) ; Adriaan
Claerhout, Anvers (de 1961 à 2000) ;
Sotheby’s, Paris (24 juin 2015 ; lot 60).
Collection privée.
© Sotheby’s.
Lors de sa prestation de serment, le nouveau
chef tenait une canne de ce genre à la
main. Garnis de métal et de substances
médicinales par des spécialistes, ces objets
possédaient également des propriétés
surnaturelles et des vertus thérapeutiques.
Les cannes de commandement remplissaient
plusieurs fonctions, mais servaient
principalement de documents historiques
qui pouvaient être lus et déchiffrés tel une
carte sculptée.
FIG. 14 (PAGE DE DROITE, À
DROITE) : Croquis de Frans
M. Olbrechts représentant la
canne luba (ex-Pères blancs, ex-
Claerhout).
MAS | Museum aan de Stroom, Anvers.
© Collectiebeleid Musea en Erfgoed, Anvers.
FIG. 11 (CI-DESSUS) :
Récipient double. Wongo ou
Leele, RDC.
Bois, pigment et cuivre. H. : 19,4 cm.
Ex- Jos Walscharts, Anvers (vers 1937) ;
Julius Carlebach, New York (vers 1956) ;
Nelson A. Rockefeller, New York (1956),
en dépôt au Museum of Primitive Art, New
York (1956 à 1978).
The Metropolitan Museum of Art, New York
(1979.206.33), The Michael C. Rockefeller
Memorial Collection, legs de Nelson A.
Rockefeller, 1979.
© The Metropolitan Museum of Art / Art
Resource, New York.
Utilisée pour consommer le vin produit
à partir du palmier à raphia, une boisson
douce et légèrement alcoolisée réservée aux
hommes, cette coupe savamment sculptée
de motifs anthropomorphiques était
vraisemblablement destinée à exprimer la
richesse et les accomplissements de son
propriétaire et utilisateur, et était utilisée
lors d’événements plus solennels ou
particuliers.
FIG. 12 (À GAUCHE) :
Croquis de Frans M. Olbrechts
représentant le récipient
double wongo/leele (ex-
Walscharts) abrité aujourd’hui au
Metropolitan Museum of Art.
MAS | Museum aan de Stroom, Anvers.
© Collectiebeleid Musea en Erfgoed,
Anvers.
des arts d’Afrique, d’Océanie et des Amériques du
musée, j’y ai découvert par hasard un objet qui
avait été prêté à Kongo-kunst, ce qui m’a amené
à réexaminer mes recherches de 2001. Parmi
les splendides oeuvres africaines sélectionnées
par les conservatrices Alisa LaGamma et Yaëlle
Biro fi gurait une coupe double anthropomorphe
raffi née et extrêmement rare qu’elles attribuaient
aux Leele (fi g. 11). Dans mon catalogue de 2001,
je mentionnais une coupe similaire, issue de la
collection de Marc Leo Felix, et je suggérais que la
forme des motifs de scarifi cation indiquait plutôt
une origine Wongo (Petridis 2001 : cat. 31). En
réalité, aussi bien les Leele que les Wongo sont
supposés avoir produit des récipients de ce type.
Quelle que soit l’origine de l’objet, son genre
– caractérisé par son iconographie inhabituelle
mêlant « fonctionnalité, esthétisme et sculpture
raffi née », pour reprendre la description du
site internet du Metropolitan – était partagé
par plusieurs peuples associés et symbolisait
les mêmes notions de rang et de prestige. Ces
coupes contenaient le vin produit à partir du
palmier à raphia, une boisson douce et légèrement
alcoolisée qui était et est toujours très appréciée des