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Royaumes dorés
LOS ANGELES—Une grande exposition de prêts internationaux
au Getty Center, du 16 septembre 2017 au 28
janvier 2018, explorera l’idée de luxe dans les Amériques
précolombiennes, particulièrement du point de vue des
associations entre matériaux et signifi cations, à partir
d’environ 1000 av. J.-C. jusqu’à l’arrivée des Européens
au début du XVIe siècle. Intitulé Golden Kingdoms: Luxury
and Legacy in the Ancient Americas, la présentation retracera
le développement de la métallurgie dans les Andes et
son expansion vers le nord au Mexique. Contrairement à
d’autres parties du monde, les anciens Américains n’ont
pas initialement utilisé le métal pour des armes, des outils
ou des pièces de monnaie, mais pour des objets de rituel
et d’ornement, qui ont donné naissance à des oeuvres
d’une créativité extraordinaire. En plus des objets en or et
en argent, l’exposition mettra en vedette des oeuvres d’art
en coquillage, en jade et en textile, matériaux qui auraient
été considérés comme encore plus précieux que les métaux
nobles. L’exposition jettera une lumière nouvelle sur
les plus précieuses oeuvres d’art des anciennes Amériques
et fournira de nouvelles façons de penser à propos des
matériaux, du luxe et des arts visuels. L’exposition est coorganisée
avec le Metropolitan Museum of Art, qui présentera
l’exposition à la suite du Getty.
ACTUALITÉ MUSÉES
Pacifi c Standard Time
GRAND LOS ANGELES—Avec ses racines historiques en
Amérique latine et une évolution démographique actuelle
d’une diversité étonnante, Los Angeles est bien placée
pour devenir une capitale culturelle de demain. Sa
situation unique sera détaillée dans un événement artistique
remarquable qui se déroulera de septembre 2017 à
janvier 2018. Le titre global, Pacifi c Standard Time: LA /
LA, désigne un projet ambitieux qui rassemble des expositions
d’art visuel de soixante-quinze (oui, soixantequinze)
musées et galeries d’art universitaires à travers la
Californie du Sud. Chacun explore l’art et l’identité latino
américains et latins tout en soulevant des problèmes
complexes et interpellants sur les relations actuelles à
travers les Amériques et le tissu social et culturel en évolution
rapide de la Californie du Sud. Si l’accent sera mis
avant tout sur l’art moderne et contemporain, il y aura
également des expositions clés sur le monde ancien et
l’ère pré-moderne. Parmi celles-ci fi gure une exposition
d’objets de luxe des Amériques pré-colombiennes au
Getty, une exposition rare de céramiques panaméennes
antiques au LACMA, de l’art et des textiles précolombiens
au Mingei et une exploration de l’interaction entre
les Indiens Chumash et Les missions espagnoles aux
XVIIIe et XIXe siècles à l’UC Santa Barbara.
EN HAUT À GAUCHE :
Tatiana Parcero (née à
Mexico, 1967), Cartografía
Interior #43, 1996.
Tirage lambda, acétate. 78,7 x 109,2 cm.
Scripps College. Avec l’aimable
autorisation de jdc Fine Art, San Diego.
EN HAUT : Ornement nasal.
en or. Culture Salinar, Pérou. Ier
siècle av. - IIe siècle apr. J.-C.
Metropolitan Museum of Art, The
Michael C. Rockefeller Memorial
Collection. Legs de Nelson A.
Rockefeller.
© The Metropolitan Museum of Art.
Avec l’aimable autorisation du Getty
Center.
EN BAS À GAUCHE : Plat
avec base annulaire et
représentation possible d’un
serpent à plumes.
Panama. 600-800 av. J.-C.
Céramique et engobe. D. : 18,7 cm.
LACMA, don des Dr Alan Grinnell et
Feelie Lee, inv. M.2009.150.6.
© Museum Associates / LACMA.
CI-DESSOUS : Plat avec motif
tourbillonnant. Panama. 800-
1000 av. J.-C.
Céramique et engobe. D. : 27,3 cm.
LACMA, don des Dr Alan Grinnell et
Feelie Lee, inv. M.2016.348.23.
© Museum Associates / LACMA.
Créatures de Terre, Mer et Ciel
LOS ANGELES—L’art ancien panaméen n’a pas encore
reçu l’attention scientifi que ou publique qu’il mérite.
Creatures of the Earth, Sea, and Sky: Painting the Panamanian
Cosmos, au Los Angeles County Museum of Art
jusqu’au 15 avril 2018, présente une occasion rare de voir
une sélection de céramiques peintes exceptionnelles issues
de la collection permanente du musée, grâce à des prêts
des Dr Alan Grinnell et Feelie Lee.
L’exposition met l’accent sur les représentations d’animaux,
réels et mythiques, qui habitent les différents niveaux
du cosmos : la mer, la terre et le ciel. Les artistes
ont désassemblé des images lisibles et les ont fusionnées
en combinaisons hybrides qui sont si abstraites que leur
identifi cation est souvent impossible - et sans doute inutile.
L’esthétique panaméenne considérait le naturalisme
comme beaucoup moins important que le fait d’unifi
er divers êtres cosmologiques en une image multicouches
qui capturait un instantané du cosmos tel
qu’expérimenté dans les quêtes de vision chamanique.
L’engobe qui couvre chaque centimètre
de ces récipients en céramique de motifs tourbillonnants
dans des couleurs fortes et caractéristiques
est unique dans le Panama antique.