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Le guerrier de l’île
CAMBRIDGE—The Island Warrior: Coconut Fibre Armour
from Kiribati est le fruit d’une collaboration entre
le Musée d’Archéologie et d’Anthropologie de Cambridge
et « Tungaru: the Kiribati Project », dont le but
est de mettre en valeur l’héritage artistique des archipels
de Kiribati, situés à cheval entre la Polynésie et la Micronésie.
Au centre du parcours : d’incroyables armures
fabriquées dans ces petites îles du Pacifi que tout au long
du XIXe siècle. En partant de documents historiques et
de récits issus de la tradition orale, l’exposition examine
leur mode de fabrication et leurs usages. Ces armures
étaient constituées à partir des matériaux présents dans
l’environnement proche des insulaires, principalement
de la fi bre de noix de coco choisie pour sa résistance
et sa fl exibilité. Elles étaient ensuite ornées de cheveux
humains et s’accompagnaient de casques en poisson
porc-épic. Une nouvelle armure réalisée par des artistes
contemporains basés en Nouvelle-Zélande et selon les
techniques de l’époque est également exposée.
CI-DESSUS, DE GAUCHE À
DROITE : Affi che, Red Eagle.
Un des braves de Buffalo
Bill’s Wild West. 1902-1905.
© Max Roy.
Journal des voyages.
© Max Roy.
Fraikin, Ce Michelin est
indéchirable. Vers 1908.
Affi che lithographique. H. : 106 cm.
Collection D. L., Paris.
CI-DESSOUS : N. Plaza.
© Max Roy.
EN BAS À DROITE : Guerrier
de Kiribati portant une
armure en fi bres de coco.
© MAA de Cambridge.
À GAUCHE : Guillaume
Laplagne.
Mascotte de capot
d’automobile Renault :
Sioux à l’affût. 1920-
1930.
Métallo-bronze.
H. :10 cm.
Collection I. et H. Poulain.
Le scalp et le calumet
LA ROCHELLE—Dans cette exposition, le Musée du
Nouveau Monde et le Musée des Beaux-Arts de La
Rochelle explorent la façon dont l’Occident a imaginé
et représenté l’Indien d’Amérique, du XVIe siècle à nos
jours. Au fi l d’un parcours thématique et chronologique,
les visiteurs sont invités à déconstruire les stéréotypes et
les fantasmes alimentés entre autres par la publicité et
les westerns. En effet, depuis sa découverte par Christophe
Colomb, le « nouveau continent » est source de
fascination et d’émerveillement. Du bon primitif au héros
romantique en passant par l’éternel libertaire et le sauvage
sanguinaire, l’Indien a marqué l’imaginaire collectif
des Européens. Tel un mirage, ses représentations ont
varié au gré des courants philosophiques, artistiques et
idéologiques du Vieux Continent. Ainsi, au XIXe siècle,
à l’heure des guerres indiennes du Far west américain,
l’Indien est présenté comme un ennemi cruel et perfi de.
Cette image négative et raciste vient ensuite nourrir les
théories raciales de la seconde moitié de ce siècle. Au XXe
siècle, l’Indien est réduit à une fi gure de divertissement, à
une mascotte, puis est confi né au domaine de l’enfance.
De nos jours, les mentalités évoluent, mais l’histoire tragique
de ces populations autochtones est encore méconnue.
D’où tout le bien-fondé de cette exposition qui réunit
plus de trois cents oeuvres, dont des estampes, des
dessins, des peintures, des sculptures et des objets d’art
décoratifs. L’événement est notamment rendu possible
grâce au prêt des oeuvres de la collection d’Isabelle et
Hervé Poulain. Il a lieu jusqu’au 23 octobre 2017.