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EN HAUT À DROITE : Artiste
inconnu, portrait de George
Lowery. États-Unis. XIXe
siècle.
Huile sur toile. 74,9 × 66,7 cm.
Gilcrease Museum, Don de la
Fondation Thomas Gilcrease, 1955,
inv. 0126.2180.
Rebâtir la nation Cherokee
TULSA—À partir de la fi n du XVIIIe siècle, les dirigeants
cherokee ont mis au point une stratégie pour faciliter
les relations entre gouvernements en créant des institutions
comparables à celles des États-Unis. Ils ont créé des
postes de direction avec les titres offi ciels de chef principal
et de chef principal adjoint, en plus d’instituer une
force de police nationale, une législature bicamérale, des
districts judiciaires, une cour suprême, une constitution
écrite et un journal bilingue national appelé le Cherokee
Phoenix. Ces progrès ont été renforcés par
l’alphabétisation qui a progressé avec l’introduction
en 1821 du système d’écriture Cherokee,
appelé le Syllabary Sequoyah. Malgré ces
efforts d’adaptation, en 1830, le Congrès des
États-Unis a adopté l’Indian Removal Act, autorisant
le déplacement forcé de 46 000 Américains
autochtones hors de leurs terres ancestrales.
Au cours de la décennie, environ 15 000
Cherokee ont été contraints par les militaires de
se déplacer de leur patrie à l’est du Mississippi
vers le territoire indien (aujourd’hui Oklahoma).
Le voyage à l’ouest était pénible, les plus anciens
et les plus jeunes souffrant le plus. Des
centaines d’entre eux sont morts en cours de route. Malgré
cette situation apparemment impossible, les Cherokee
ont jeté de nouvelles racines et ont prospéré dans ce
nouvel environnement, en particulier dans et autour de
leur nouvelle capitale, Tahlequah.
À travers l’art, la culture matérielle et les manuscrits,
After Removal, au Gilcrease Museum jusqu’au 21 janvier
2018, raconte l’histoire de la résilience face à l’adversité
extrême et la renaissance de la Nation Cherokee dans ce
qu’on connaît sous le nom de « Terre promise ».
ACTUALITÉ MUSÉES
À DROITE : Sac à
bandoulière.
Cherokee. Vers 1835.
Laine, perles.
Gilcrease Museum, inv. 84.3409.
CI-DESSOUS : Casque
mahiole. Hawaï.
Fibres, plumes.
Bernice Pauahi Bishop Museum, inv.
1972.053.
Motifs inspirés
HONOLULU—Les motifs imbriqués et vibrants ont longtemps
été une marque de fabrique de l’expression artistique
hawaïenne, estampillés sur des tissus d’écorce, dessinés
sur des gourdes, tissés dans des nattes ou tatoués
sur la peau. Hulia ‘Ano: Inspired Patterns, au Bernice
Pauahi Bishop Museum jusqu’au 16 octobre 2017, examine
le’’ano, ou nature, d’un objet dans son motif et sa
forme à travers des trésors tirés de la collection ethnologique
du musée et complétés par sa vaste collection de
sciences naturelles. Ce faisant, l’exposition dirige l’attention
sur les traditions esthétiques hawaïennes en mettant
en lumière la similitude entre les motifs et le monde naturel.
La présentation est organisée sur la base de ces motifs
plutôt qu’autour des plus conventionnelles notions
de contexte, fonction ou matériau. Des motifs géométriques
pawehe à des dessins plus naturalistes, l’installation
met en exergue des kapa aux décors audacieux
(en tissu d’écorce), de fi nes nattes makaloa, des gourdes
teintes, un mahiole (casque à plumes royal) et des ‘ohe
kapala (tampons en bambou). Les objets provenant des
collections de sciences naturelles du musée comprennent
des spécimens de plantes, de terres, de coquillages, etc.
Ensemble, ils expriment une esthétique unique qui est
fermement enracinée dans le royaume biologique.
CI-DESSUS : Jupe kapa
décorée (détail). Hawaï.
Fibres, pigments.
Bernice Pauahi Bishop Museum.