MUSÉE À LA UNE
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FIG. 8 (CI-DESSUS) : Qaf, « Al Alsmaie Tales » (1983, fait à
Londres). Par Ali Omar Ermes (né en 1945, Tripoli, Libye).
travaillant à Londres, Royaume-Uni.
Acrylique et encre sur papier.
National Museum of African Art, Smithsonian Institution, acquis avec des fonds du
Smithsonian Collections Acquisition Program, inv. 96-22-2.
Photo : Franko Khoury.
FIG. 6 (À GAUCHE) :
Earth-Moon Connexions
(1995, réalisé à Nsukka).
Par El Anatsui (né en 1944,
Anyako, région de Volta,
Ghana), travaillant à Nsukka,
État d’Enugu, Nigeria.
Bois et peinture. 90 x 84,4 x 3 cm.
National Museum of African Art,
Smithsonian Institution, acquis avec
des fonds du Smithsonian Collections
Acquisition Program, inv. 96-17-1.
Photo : Franko Khoury.
FIG. 7 (CI-DESSOUS) :
Crucifi x nkangi kiditu. Artiste
kongo. Province du Kongo
central, RDC. XVIIe siècle.
Alliage cuivreux. H. : 21, 6 cm.
National Museum of African Art,
Smithsonian Institution, don de Walt
Disney World Co., fi liale de Walt
Disney Company, inv. 2005-6-106.
Photo : Franko Khoury.
la transmission du Coran à Mahomet – pour exprimer
le potentiel de la langue et de la poésie pour
véhiculer « la lumière à l’esprit humain, comme le
feu, dans l’obscurité totale, est une lumière pour
l’oeil humain ». Un artiste fang a créé un magnifi
que eyema bieri (fi g. 10), appartenant jadis à Marius
de Zayas, pour incarner et faciliter les concepts
de réincarnation et de communion avec les ancêtres
révérés. Unique et évocatrice par son iconographie,
la fi gurine d’un homme chevauchant un buffl e (fi g.
9) sculptée par un artiste pende donne quant à
elle une autre dimension au concept de protection
contre la terreur. Dans l’Afrique centrale des XVIIIe
et XIXe siècle, les trafi quants d’êtres humains chevauchaient
des boeufs depuis les centres portugais
de commerce d’esclaves sur la côte jusqu’en Angola
et au bassin du fl euve Congo. Il se peut que cette
fi gurine représente un de ces trafi quants ou, au
contraire, qu’elle renvoie
au pouvoir d’un chef pende
cherchant à protéger son
peuple contre le commerce
des esclaves.
LABORATOIRE DU REGARD
Faisant le lien entre la section dévolue aux fonctions
premières des objets en Afrique et la thématique
suivante, consacrée aux schémas de mise en
circulation des objets, à l’origine du phénomène
de valorisation des arts d’Afrique, la partie intitulée
« Looking lab » invite le visiteur à marquer
LA VISION EN ACTION
Des collections occidentales
vues à travers les yeux des chercheurs,
qui, dans certains cas,
ont retrouvé la patte d’artistes individuels, à une
célébration de la vision et de l’action artistique, la
galerie suivante sera dédiée à l’examen de contextes
locaux dans lesquels les oeuvres d’art africain ont été
créées originellement. Cette section évoquera le rôle
des commanditaires, ainsi que les problèmes déterminés
que les oeuvres d’art devaient résoudre en
assurant une communication avec des entités particulières
issues tant de ce monde que de l’au-delà.
Les trois principaux contextes d’utilisation des
objets – politique, religieux et personnel – seront
largement abordés. C’est ainsi qu’il sera question
de la manière dont les oeuvres étaient commandées
à des artistes dans le but de soutenir l’autorité politique,
d’établir des connexions avec un royaume audelà
du nôtre ou simplement de servir de superbe
objet de décoration. Vus dans le contexte d’une
exposition de musée, ces objets peuvent renvoyer
à une multiplicité d’usages et de valeurs et servir
pour évoquer aussi bien les notions de pouvoir, de
croyances, de genre ou encore de style personnel.
Les communications avec le royaume de l’audelà
prennent différentes formes. En créant un
nkondi kiditu, (fi g. 7), l’artiste kongo incarne pleinement
le concept fi guratif de communion avec le
surnaturel. Ali Omar Ermes (fi g. 8) utilise quant à
lui le potentiel expressif de la lettre arabe ق (qaf)
– la première consonne du premier mot reçu dans