LA MOUVANCE TAÏNO
NEW YORK—Dans les Caraïbes, l’héritage historique,
culturel et génétique des peuples autochtones suscite un
intérêt croissant. Au cours de ces quarante dernières années,
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une mouvance taïno distincte s’est développée et
de plus en plus de familles, d’individus et d’organisations
revendiquent leur ascendance autochtone et se reconnaissent
comme Taïnos. Cette tendance remet en
question l’idée largement répandue selon laquelle
les populations indigènes se sont éteintes peu
après la colonisation européenne dans les Grandes
Antilles, occupées par les sociétés multiraciales de
Cuba, de la République Dominicaine et de Porto
Rico, ainsi que d’autres régions des Caraïbes.
Taíno: Native Heritage and Identity in the Caribbean,
à l’affi che au National Museum of the
American Indian, Smithsonian Institution, à partir
du 28 juillet 2018 et jusqu’en octobre 2019,
se penchera sur les racines rurales de la mouvance
taïno et s’intéressera de près à l’héritage
des peuples autochtones à travers les îles hispanophones
des Caraïbes et chez les membres de
cette communauté ayant émigré aux États-Unis.
CI-DESSUS : Portrait d’un
Jamaïcain d’origine indigène.
Pedro Bluffs, Jamaïque.
1892.
National Anthropological Archives,
Smithsonian Institution, inv. 0425700.
À GAUCHE : Pétroglyphe
avec visages d’ancêtres.
Taïno, Porto Rico. 1000 -
1500 apr. J.-C.
Pierre.
National Museum of the American
Indian, Smithsonian Institution.
EN BAS À GAUCHE :
Membres du Concilio Taíno
Guatu-Ma-cu A Borikén lors
d’une danse de cérémonie
taïno, appelée areíto.
Guayanilla, Porto Rico. Mars
2017.
Photo : Teresita González-Crespo, avec
l’aimable autorisation du photographe,
2017.
FLUX DE FORMES / FORMES DE
FLUX : Histoires sur le design entre
l’Afrique et l’Europe
HAMBOURG—Comment, en regardant le passé,
peut-on créer un futur commun du design ? telle est
la question que se pose Kossi Aguessy et qui constitue
la source de la nouvelle exposition du Museum für
Völkerkunde d’Hambourg, à l’affi che jusqu’au 19 août.
Si les modèles utilisés dans la pop culture pour inventer
le futur sont toujours européocentrés, il se demande
comment les arts non occidentaux pourraient, par leur
propre héritage culturel et esthétique, révolutionner la
question du design, aujourd’hui centrale quand on sait
que ce dernier englobe tout ce qui constitue notre environnement.
L’exposition tente de recréer cette histoire
en considérant tous ses acteurs et selon une perspective
inédite, comme dans la première section qui met en
regard des objets africains du début du XXe siècle avec
des oeuvres de design européen. Au-delà des objets,
Flow of Forms pousse plus loin la réfl exion de l’impact
qu’une histoire nouvelle peut avoir sur le changement
social ou politique de communautés, notamment de
celles de l’Afrique rurale.
À GAUCHE : Trône de chef.
Chokwe, Angola / RDC. XIX
siècle.
Bois. H. : 80,5 cm.
Collecté par Leo Frobenius en 1905.
Museum für Völkerkunde Hamburg,
inv. 4783:07.
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