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T. J. : Oui, je voulais apprendre les bases des techniques
de la forge, j’ai donc produit et réparé des
outils et une grande variété d’objets utiles pour mes
voisins dans cette petite communauté paysanne et
pour d’autres personnes des villages environnants.
Même si je savais que j’utiliserais fi nalement le
médium comme une forme d’art, j’ai senti qu’il était
important d’apprendre le métier dans ses aspects
pratiques afi n de pouvoir appliquer de manière plus
libre et avec plus de confi ance les mêmes techniques
de manière exploratoire et expérimentale pour trouver
ma propre direction le moment venu.
K. C. : Pourquoi ce choix du fer forgé comme
médium principal ?
T. J. : Avant d’être initié à la forge, j’ai appris à
travailler l’argile, notamment avec un tour à potier.
Quand j’ai commencé à travailler le fer, je me suis
aperçu que, chauffé à blanc, celui-ci pouvait être manipulé
comme de l’argile. Tout ce que je pouvais modeler
en argile, je pouvais également le façonner en fer
en utilisant des marteaux, des poinçons et des ciseaux
pour arriver à la forme que je souhaitais. Je crois que
c’était ce contraste apparemment improbable entre le
dur et le mou, le chaud et le froid ; les irréductibles et
indulgentes qualités de la forge du fer qui m’ont attiré.
FIG. 4 (À GAUCHE) :
Installation de sculptures
de Tom Joyce au Center for
Contemporary Arts, Santa Fe.
À gauche : Bloom IV, acier à
haute teneur en carbone forgé,
107 cm, 7 144 kg.
À droite : Bloom V, acier à
haute teneur en carbone forgé,
140 cm, 12 163 kg.
Au fond : Cypher I, acier à
haute teneur en carbone forgé,
137 cm, 340 kg, et Cypher II,
acier à haute teneur en carbone
forgé, 142 cm, 358 kg.
Photo © Daniel Barsotti.
FIG. 5 (EN HAUT) :
Bureau de Tom Joyce à son
domicile, Santa Fe.
Photo © Tom Joyce Studio archive.