DOSSIER
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FIG. 4–6 (EN BAS, À
GAUCHE, DE GAUCHE À
DROITE
4 : Motif d’entrelac simple
caractéristique du Groupe
Courbe.
Détail de la pièce L-G 7.32.2012
du Museum of Fine Arts, Boston,
Collection Robert Owen Lehman.
5 : Motif d’entrelac simple
caractéristique du Groupe
Angle.
Détail de la pièce L-G 7.35.2012,
du Museum of Fine Arts, Boston,
Collection Robert Owen Lehman.
6 : Motif d’entrelac double
caractéristique du Groupe
Double.
Détail de la pièce L-G 7.30.2012,
du Museum of Fine Arts, Boston,
Collection Robert Owen Lehman.
Photos : Kathryn Gunsch, dessins de
Jonathan Fogel.
FIG. 7 (CI-CONTRE) :
Plaque du Groupe Courbe
fi gurant deux commerçants
portugais Bénin, Nigeria. XVIe
siècle.
Alliage cuivreux. H. : 52,1 cm.
Metropolitan Museum of Art, New
York, don de M. et Mme Klaus G. Perls,
1991, inv. 1991.17.18.
Avec l’aimable autorisation du
metmuseum.org.
FIG. 8 (PAGE DE DROITE) :
Plaque du Groupe Courbe
fi gurant un dignitaire avec un
tambour et deux assistants
frappant des gongs. Bénin,
Nigeria. XVIe siècle.
Alliage cuivreux. H. : 43,2 cm.
Museum of Fine Arts, Boston, Robert
Owen Lehman Collection, inv. L-G
7.32.2012.
© 2017 Museum of Fine Arts, Boston.
de plaques identifi ables au sein du corpus (fi g. 3).
Ces plaques corroborent le récit du Dr Olfert Dapper
fi gurant dans son ouvrage paru en 1668, Nauwkeurige
Beschrijvinge der Afrikaansche Gewesten, dans
lequel Dapper écrit :
Le palais du roi est à droite de la ville, au sortir de
la porte de Gotton Gwato. C’est un assemblage de
bâtiments qui occupe autant d’espace que la ville de
Harlem et qui est fermé de murailles. Il y a plusieurs
appartements pour les ministres du Prince et de belles
galeries dont la plupart sont aussi grandes que celles
de la bourse d’Amsterdam. Elles sont soutenues par
des piliers de bois enchâssés dans du cuivre, où leurs
victoires sont gravées, et qu’on a soin de tenir fort
propres.3
Le passage mentionnant les « piliers de bois enchâssés
dans du cuivre, où leurs victoires sont gravées
» fait clairement référence aux plaques. Bien
que Dapper ait imprimé son ouvrage en 1668, sa
source principale était Samuel Blommaert, lequel
obtenait ses informations via une correspondance
avec des marchands et des marins datée d’avant
1644, période à laquelle les Néerlandais établirent
un poste commercial dans le port d’Ughoton.4 Le
récit de Dapper refl ète par conséquent une visite de
la cour de Bénin effectuée au début du XVIIe siècle,
probablement sous le règne de l’oba Ohuan (règne :
environ 1608-1641).
En obtenant la preuve selon laquelle les plaques
composaient une seule installation artistique monumentale
et à la lumière de ce témoignage remontant
au XVIIe siècle, nous avons décidé de nous intéresser
à la manière dont elles étaient installées. Si
l’on observe les collections majeures de bronzes de
Bénin, l’on constate que les oeuvres sont extrêmement
variées, tout en suivant un modèle standard,
en l’occurrence deux largeurs et un nombre restreint
de types de composition. Les différences les plus évidentes
résident dans les compositions et la profondeur
du relief. Le corpus ayant subsisté comprend
quatre cent quarante-deux plaques larges dont la
largeur oscille entre vingt-neuf et trente-huit centimètres
et trois cent soixante plaques étroites d’une
largeur de dix-huit à vingt et un centimètres, ainsi
que cinquante-neuf fragments ne pouvant être mesurés
avec précision. Toutes les plaques larges possédaient
autrefois des rebords prenant la forme de
courtes saillies situées sur les côtés gauche et droit,
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