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Éditorial
Notre couverture illustre un masque
komo de RDC.
Collection privée.
Photo : Bernard de Keiser.
La réalisation de chaque numéro de Tribal Art magazine s’offre à nous comme
une opportunité de choix pour réfl échir à notre responsabilité dans la construction
d’une approche plurielle et consciente de la profondeur et la complexité d’un domaine
que nous assumons de désigner sous le nom d’« art tribal » pour une question d’économie
de langage depuis nos débuts en 1994, mais dont nous savons que pas même
la combinaison de tous les adjectifs inscrits au dictionnaire ne suffi rait à en rendre
l’immense richesse. Face à l’ampleur - et surtout la splendeur ! - des témoignages de la
culture matérielle produite depuis des siècles sur quatre continents de la planète, seuls
l’émerveillement et l’humilité sont possibles.
Cette attitude est celle aussi des nombreux auteurs - chercheurs indépendants, universitaires,
conservateurs de musée, etc. - qui nous accompagnent dans cette aventure
trimestrielle. Assister au quotidien aux développements de leurs recherches sous la
forme d’articles et échanger avec eux sur leurs motivations est un privilège que nous
nous souhaitons faire vivre également à nos lecteurs. C’est pourquoi, nous choisissons ici de vous présenter
les contenus de ce numéro à partir de ceux qui en ont été à l’origine. Impossible d’être exhaustifs, mais nous
auront été marqués, par exemple, par la rigueur et le soin apportés par Wauthier de Mahieu, auteur du dossier
sur les traditions masquées des Komo de RDC, à préciser le cadre et les limites de ses observations sur le
terrain, remontant aux années 1970, nous rappelant ainsi le dynamisme et le caractère changeant des phénomènes
de société. Nous aurons également été séduits par l’engagement d’Agnès Lacaille dans la revendication
des visages féminins du marché de l’art tribal, manifesté dans ce portfolio en l’honneur de Jeanne Walschot,
célèbre marchande et collectionneuse bruxelloise, et de la photographe Germaine van Parys, élaboré à partir
d’un fonds icnonographique inédit appelé à faire le bonheur de plus d’un éditeur : GermaineImages.com.
Enfi n, nous aurons retenu de notre visite avec Boris Wastiau du chantier de la prochaine exposition du Musée
d’ethnographie de Genève, Afrique. Les religions de l’extase, l’importance de porter un regard ouvert et sensible
sur les réalités contemporaines des peuples concernés par un sujet d’étude déterminé.
Autrement dit, l’histoire de l’art tribal prend sa source dans le passé, mais elle reste une réalité qui se
conjugue au présent. Les nombreuses ventes aux enchères en cette période pré-estivale que nous annonçons
dans notre section «marché de l’art», ainsi que ce rendez-vous incontournable des collectionneurs qu’est
CULTURES (événement bruxellois hors-les-murs qui intègre, depuis trois ans déjà, le salon archi-réputé des
amateurs BRUNEAF) seront autant de moments de partage et de découvertes autours d’objets d’exception
qui enrichiront notre compréhension de ces arts d’Afrique, d’Océanie, d’Asie et des Amériques auxquels ce
magazine est consacré. Dans ce contexte, les moyens propres à l’ère digitale tels qu’Instagram, Youtube et
Facebook s’avèrent des outils précieux pour transmettre cette effervescence ambiante et offrir une sensation
d’immédiateté à notre vaste communauté de followers. Chaque jour, nous sommes plus actifs sur ces réseaux.
Nous vous invitons à nous y chercher, et à vivre avec nous l’expérience Tribal Art dans toutes ses dimensions !
Elena Martínez-Jacquet
/GermaineImages.com