LIVRES
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Conversations intimes
Miniatures africaines
Par John et Nicole Dintenfass
Publié en anglais et français par 5 Continents, 2017.
30,8 x 3,5 x 25,8 cm, 256 pages, 220 illustrations en
couleur.
ISBN : 978-8874397730/978-8874397464.
Relié, 75 dollars/65 euros.
John et Nicole Dintenfass collectionnent depuis longtemps
des objets d’art africain, avec passion, application,
profondeur et rigueur. Cet ouvrage est consacré à
des miniatures en bois, notamment des statuettes, des
masques et des poulies, ne mesurant pas plus de 28 cm.
Choisies principalement pour des raisons esthétiques,
ces oeuvres ont été photographiées par Vincent Girier-
Dufournier, souvent sous divers angles.
Au fi l des textes, les Dintenfass évoquent leur parcours
de collectionneurs, et la relation intime qui se
crée entre les collectionneurs et leurs objets les plus
précieux. À travers leur collection, ils ont tissé un lien
aussi bien avec les maîtres-sculpteurs africains qu’avec
les artistes modernes occidentaux, eux-mêmes fortement
infl uencés par l’art d’Afrique. Le couple se plonge
également dans la psychologie des collectionneurs.
Une introduction signée Heinrich Schweizer aborde la
nature particulière des miniatures.
Hormis ces essais, le texte est minimal, laissant les
objets parler d’eux-mêmes. Ceux-ci sont organisés en
plusieurs sections thématiques, classés par type, usage
ou caractéristiques esthétiques, tandis que les photos
en pleine page apportent une dimension de monumentalité
qui contraste avec la taille réelle des miniatures.
Un livre à acheter sans faute.
Something Magical
The Kwagh-Hir of the Tiv
Édité par Jonathan Fogel et Ethan Rider
Publié en anglais par BFP, 2018.
25,4 x 31,8 cm, 320 pages, 353 images en couleur.
ISBN : 978-0-692-98547-2.
Relié sous jaquette, disponible sur le site
www.bfppublishing.com, 175 dollars, frais d’envoi
inclus.
Voici un livre qui rappelle aux amateurs l’immensité
des terrains d’étude encore inexplorés qui caractérisent
le domaine des arts d’Afrique. Il a également
pour mérite d’élargir ce concept même
d’« arts d’Afrique », souvent circonscrit à des créations
de culture matérielle relevant de traditions autochtones
pré-coloniales. Consacré aux mascarades Kwagh
Hir des Tiv du Nigeria, L’ouvrage met en effet à
l’honneur une tradition encore bien vivante en milieu
rural, née dans l’époque houleuse qui a suivi l’accession
à l’indépendance du Nigeria en 1960.
Souvent d’apparence brutale, voire monstrueuse,
la galerie de personnages qui composent le Kwagh
Hir sont incarnés par des masques en bois et des
marionnettes auxquels sont associés des chants particuliers,
dont certains sont compilés dans le livre, à
travers lequel le public prend la mesure de sa signifi -
cation. Comme l’explique Iyorwuese Hagher, l’un des
quatre contributeurs du livre, chaque élément de ces
mascarades se présente comme des symboles animés,
mettant en scène des aspects essentiels du rapport
au monde des Tiv et suscitant toute sorte d’émotions
chez le spectateur.
Richement illustré, le livre repose sur un large corpus
d’objets (des masques, mais aussi des marionnettes)
appartenant à la collection de Jerome Bunch, qui les
avait collectés au cours de la deuxième moitié du XXe
siècle.
Makishi
Mbunda & Old Mbunda. 1967 - 1970
Par P.andré Vrydagh
Publié en anglais à compte d’auteur, 2017.
21 x 29,7 cm 120 pages, 84 illustrations.
ISBN : 9791069910324.
Reliure cartonnée. Achat auprès de l’auteur
(andrevrydagh1@gmail.com) au prix de 35 euros.
Après quarante ans d’activité professionnelle dans le
secteur privé, P.andré Vrydagh a célébré sa retraite
en revenant à ses premières amours, l’anthropologie,
avec la publication en anglais de ses notes de terrain,
recueillies en Zambie sur une période des trois ans, de
1967 à 1969. À l’origine d’une thèse de doctorat soutenue
en 1970 à l’Université Libre de Bruxelles sous la
direction de Luc de Heushc et de Marie-Louise Bastin,
ces recherches ont été la première étude exhausitive
des makishi du peuple Mbunda.
Intervenant principalement au cours des cérémonies
de la mukanda, les makishi sont expliqués, sous la plume
de Vrydagh, comme l’entité complexe qu’ils incarnaient
dans leur contexte d’origine, où ils étaient entendus
comme des masques, mais aussi comme des costumes,
des danses, un répertoire musical, etc. Cette vision est
renforcée par les photographies de terrain, présentant
pour beaucoup les makishi dans leur interaction avec les
membres de la communauté.
D’un intérêt scientifi que indéniable, cet opus séduit
également par la saveur de son ton, propre aux études
académiques de son époque.
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