91
PAGE DE GAUCHE, DANS
LE SENS DES AIGUILLES
D’UNE MONTRE
FIG. 12 et 13 : Masques.
Komo, RDC.
Bois, pigments, fibres. H. : 38 cm
et 36 cm.
Collection privée.
© CBAHRC.
FIG. 14 : Masque. Komo,
RDC.
Bois, pigments. H. : 31 cm.
Collecté par le Père Dassinoy.
Ex-coll. P. Dartevelle (Belgique).
Collection privée.
Photo : Bernard De Keyser.
FIG. 15 : Masque. Komo,
RDC.
Bois, pigments. H. : 32,5 cm.
Collection privée.
Le sel, lui, symbolise tout ce qui exerce un certain
pouvoir d’attraction, et renvoie ainsi au succès,
principalement en amour.
Ensuite les dirigeants prennent les masques
et se dirigent, accompagnés des deux devins qui
exécuteront la danse, vers un lieu éloigné où ils
ne peuvent être vus de personne. Tandis que, de
manière ininterrompue, on s’adresse aux masques
pour les accueillir, implorer leur force et les apaiser,
ceux-ci sont déballés. Pendant tout ce temps, les
devins présents agitent en permanence leur hochet
(sábé), un de leurs principaux attributs. Les deux
danseurs spécialisés revêtent alors les masques et
les habits appropriés en écorce battue et exécutent,
en guise de répétition, la danse qu’ils présenteront
la nuit. Ensuite le tout est soigneusement remballé
et, après un repas rituel qui leur est servi sur place
et dont les restes sont apportés en forêt pour y être
offerts en libation aux devins décédés, les dirigeants
retournent à l’endroit où se dérouleront les
rites. Ils y attendent la tombée de la nuit dans la
hutte circulaire spéciale (ephuma ou liphuma) qui
fut construite pour l’occasion6.
L’EXHIBITION DU MASQUE
Après le repas du soir, les festivités nocturnes et
les danses commencent. Tout d’abord la danse au
soleil couchant (óyóngá), ensuite celles dénommées
phέlέá. Il s’agit là de danses dans lesquelles les différents
personnages et les différents objets qui ont
trait à la divination sont présentés au public sous
une forme symbolique. Il n’est pas possible de décrire
ici cet ensemble de danses, qui d’ailleurs doit
durer toute la nuit jusqu’au premier chant du coq
vers 4 h 30. Elles se clôturent à ce moment par la
danse nsembú qui en constitue le sommet. Notons
que tous les rites initiatiques doivent durer de la
tombée de la nuit au lever du jour, ce qui se rend
par le verbe kέísá. Ils relient ainsi, par-delà l’obscurité,
le jour au jour, avec toute leur charge de
connotations.
Les deux danseurs qui vont exécuter la danse
nsembú sont habillés dans la hutte ephuma. Ensuite
ils sont conduits à l’extérieur, entourés par
le groupe des dirigeants de manière à ce que personne
ne puisse les voir, tandis que l’on sonne de
la trompe (mbengú). Celle-ci est utilisée habituellement
pour annoncer une victoire sur un ennemi
ou sur un éléphant. Elle accompagne également ces
objets et séquences rituelles censés comporter un
FIG. 16 (CI-DESSUS) :
Masque. Komo, RDC.
Bois. H.: 41,5 cm.
Ex-coll. Morton Dimondstein et Woods
Davy (Los Angeles).
Collection privée.
Photo : Bernard De Keyser.