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Scontornare mantenendo ombre
FIG. 7 (PAGE DE GAUCHE, EN BAS AU MILIEU) : Salière. Sapi,
Sierra Leone. Vers 1490-1530.
Staatliche Museen zu Berlin – Preußischer Kulturbesitz, Ethnologisches Museum.
© SMB, Ethnologisches Museum, Martin Franken.
FIG. 8 (PAGE DE GAUCHE, EN BAS À DROITE) : Hercule.
Entourage de Raimund Faltz, Berlin, avant 1694.
Staatliche Museen zu Berlin– Preußischer Kulturbesitz Skulpturensammlung und
Museum für Byzantinische Kunst.
© SMB, Skulpturensammlung und Museum für Byzantinische Kunst, Antje Voigt.
FIG. 9 (EN HAUT) : Groupe d’autel aseberia d’Oba Akuenza.
Royaume de Bénin. Vers 1735.
Staatliche Museen zu Berlin – Preußischer Kulturbesitz, Ethnologisches Museum.
© SMB, Ethnologisches Museum, Dietrich Graf.
FIG. 10 (À GAUCHE) : Andreas Schlüter, Berlin. Copie réduite
du portrait équestre du grand électeur de Prusse. 1712.
Staatliche Museen zu Berlin – Preußischer Kulturbesitz Skulpturensammlung
et Museum für Byzantinische Kunst.
© SMB, Skulpturensammlung und Museum für Byzantinische
Kunst, Antje Voigt.
plexes muséaux : l’Île des Musées, dans le centre
historique de la ville, et le Kulturforum, jouxtant le
parc de Tiergarten. Les arts d’Afrique, d’Océanie,
des Amériques et d’Asie sont restés exposés en périphérie,
dans la banlieue cossue et un peu endormie
de Dahlem.
Avec la décision de reconstruire le château royal
de Berlin – aujourd’hui baptisé Humboldt Forum,
en référence aux frères Humboldt, l’explorateur
Alexander (1769-1859) et le linguiste Wilhelm
(1767-1835) –, les collections de Dahlem furent
promises à un nouveau lieu d’exposition, au coeur
de la capitale allemande. En préparation de ce
déménagement, les salles d’art d’Afrique ont été
fermées en janvier 2017. Étant donné l’importance
capitale des collections berlinoises, particulièrement
pour le royaume de Bénin, ainsi que pour
le Cameroun et le Congo, il était essentiel que les
sculptures les plus importantes ne disparaissent pas
de la vue du public. Rassembler ces artefacts avec
ceux du Bode-Museum constitue un défi intellectuel
d’envergure. Il exige que nous abordions non
seulement la manière dont les récits sur l’art allemand
et européen se sont développés par le passé,
mais aussi la place à laquelle on y assignait l’art
africain (ce qui est une question d’importance dans
le cadre du passé colonial de la Prusse, puis de
l’Allemagne). Il exige également que nous réfléchissions
avec soin à la place de l’art d’Afrique dans
le Berlin d’aujourd’hui et de demain ; dans quelle
mesure une telle place fait-elle écho à la dimension
multiculturelle de l’Allemagne ?
L’exposition elle-même est divisée en deux parties,
chacune adoptant un dispositif différent. Le
premier volet consiste à mettre en regard vingtdeux
sculptures d’Afrique avec vingt-deux sculptures
d’Europe. Les paires ont été installées dans les
galeries principales du Bode-Museum. La première
paire, montrant la statue de la déesse Ihrevbu ou
de la princesse Edeleyo du royaume de Bénin, et
le Putto avec un tambourin de Donatello (fig. 5 et
6), est placée à l’entrée de la Basilique, au centre
du Bode-Museum. Deux autres paires, d’une part
une salière sapi-portugaise en ivoire ressemblant
à une sphère armillaire (fig. 7) avec une figure en
ivoire d’Hercule (fig. 8), et, d’autre part,
une copie réduite du portrait équestre
commémoratif du Grand Électeur de
Prusse (fig. 10) avec le groupe d’autel
d’Oba Akenzua (fig. 9), sont situées