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Trésors du Pérou
VARSOVIE—Cette exposition qui se tient jusqu’au 27
mai 2018 au musée national ethnographique fait la part
belle aux avancées archéologiques des chercheurs polonais
et péruviens qui en 2013 ont découvert une chambre
funéraire parfaitement intacte d’un haut membre de l’aristocratie
Wari, sur le site El Castillo de Huarmey au nord
du Pérou. Cette découverte a permis d’approfondir les
connaissances existantes sur les origines de l’Empire inca.
En effet, les informations sur la culture pré-Inca étaient
jusqu’alors rares, les lieux de sépulture connus des élites
Wari ayant été pillés depuis longtemps ou gravement endommagés
par le temps et les conditions météorologiques.
L’exposition Trésor du Pérou. La tombe royale des Wari
à El Castillo de Huarmey présente cent cinquante objets du
musée national d’archéologie, d’anthropologie et d’histoire
de Lima, dont ceux mis au jour par l’équipe d’archéologues
polonais et péruviens. Comptons parmi eux des
bijoux richement ornés, des tissus symbolisant la richesse
et le pouvoir, ainsi que des céramiques dont certaines
proviennent de régions souvent distantes entre elles de
plusieurs milliers de kilomètres. En outre, le mausolée découvert
est recréé à travers une présentation multimédia.
L’impermanence des choses
NEUCHÂTEL—Après de longs mois de travaux, le musée
d’ethnographie de Neuchâtel a inauguré fi n 2017 une
nouvelle exposition de référence à la Villa de Pury. L’institution
a revu entièrement ses espaces et ses fonds et
s’est demandé comment rendre compte de leur richesse
sans les enfermer dans une logique ethnographique,
géographique, ethnique ou fonctionnelle. Elle s’est interrogé
sur les questions soulevées par les collections ethnographiques
au XXIe siècle et sur leur pertinence pour
interpréter le présent.
L’impermanence des choses se compose de neuf espaces
modulaires dans lesquels les collections du musée
sont mises en perspective avec des questions contemporaines.
Ainsi, dans la section Au-delà, la momie de
Nakht-ta-Netjeret illustre un vieux rêve : traquer le savoir
au-delà de la surface des choses. Des poids ashanti
servant à peser l’or font référence, dans la partie Poids,
au fardeau moral renvoyant à l’histoire coloniale des collections
ethnographiques, aux rapports de force entre
les peuples et au poids de l’accumulation obsessionnelle
d’objets, de savoirs et d’archives. Des coiffes en plumes
de Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans la partie Plumes,
sont présentées dans un décor de cabaret parisien. D’un
côté à l’autre de la Terre, ces apparats font référence au
spectacle. Il s’agit toujours de plaire, impressionner et
séduire. Le visiteur peut également parcourir les salles
Acteurs, Ambassades, Bazar, Artistes ou encore Regards.
Tout au long du parcours, il lui est rappelé que les êtres
humains et les biens matériels ne cessent de se transformer,
tout comme le regard porté sur eux.
CI-DESSUS : Salle Au-delà
du premier étage, installation
« Autour de la momie de
Nakht-ta-Netjeret ».
Exposition de référence :
L’impermanence des choses – Musée
d’ethnographie de Neuchâtel -
2017 © Alain Germond / Musée
d’ethnographie de Neuchâtel.
EN HAUT, À DROITE :
Salle Bazars : conserver l’art
touristique : la collection
Poltéra.
Exposition de référence :
L’impermanence des choses – Musée
d’ethnographie de Neuchâtel -
2017 © Alain Germond / Musée
d’ethnographie de Neuchâtel.
EN BAS, À DROITE :
Céramique fi gurative.
Culture Recuay, Pérou. 250-
700 apr. J.-C.
Terre cuite et engobe.
Museo Nacional de Arqueología,
Antropología e Historia del Perú, Lima.
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