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groupe situé le plus en aval est nommé Iatmul de l’Est.
6. Coiffi er 1994 : 960.
7. C’est aussi le nom donné à un dispositif de soutien au monticule
de terre à l’intérieur duquel on cultive les ignames (voir
Coupaye 2013 : 43, 127-129).
8. Il n’existe chez les Abelam ni tabourets d’orateur, ni tabourets
en bois sculpté comme chez leurs voisins lointains du fl euve.
9. Certaines très grandes maisons cérémonielles possèdent davantage
de poteaux. Pourtant deux d’entre eux sont associés
aux deux moitiés totémiques.
10. Chez les Sawos néanmoins, certaines maisons cérémonielles
possèdent plusieurs tabourets d’orateur.
11. Récit de Gordon Pambang à Chambri le 23 mars 2005.
12. Coiffi er 1994 : 424.
13. Coiffi er 1994 : 960.
14. À propos des masques mai habités par un être surnaturel,
voir Hauser-Schäublin 2017.
15. Voir Garnier 2007.
16. Coiffi er 1994 : 962.
17. Sur la manière de donner les noms de la naissance à l’adolescence,
voir Wassmann 1991 : 35.
18. Pour la transmission des noms chez les Chambri, voir Errington
et Gewertz 1986 : 102-103.
19. Voir Harrison 1990 ou encore Wassmann 1991.
20. Pour un exemple chez les Iatmul, voir Stanek 1983 : 244 et
pages suivantes.
21. Gewertz 1977.
22. Coiffi er 1994 : 961-962.
23. Ouvrages de 1932 et de 1958.
24. Stanek 1983 : 242-273, et 1987.
25. Gewertz 1977 : 347 et suivantes.
26. Bateson 1958 : 126-127. Cette fi gure du bouffon orateur
est également évoquée par Gewertz (1977 : 343 et pages suivantes).
Eric Silverman a consacré à cette rhétorique exagérée
une étude importante publiée en 2001 à travers laquelle il
fait de la bouffonnerie un trait essentiel de la masculinité.
27. Bateson 1932 : 28. Voir aussi Gewertz 1977 : 345.
28. Bateson 1932 : 260.
29. Bateson 1958 : 225.
30. Coiffi er 1994 : 980.
31. Communication personnelle le 27.12.2017.
32. Coiffi er 1994 : 961-962.
33. Wirz 1959 : 24.
DOSSIER
pour ses immenses tabourets d’orateur dont un
exemple tardif est aujourd’hui conservé au musée
du quai Branly - Jacques Chirac. Ces objets, commandés
en grand nombre par les nouvelles institutions
nationales, peuplent désormais les halls des
ministères, des banques, des hôtels ou des cabinets
d’avocats à travers le pays (fi g. 29).
CONCLUSION
Objet emblématique de l’art du Moyen Sepik, le
tabouret d’orateur continue d’exercer une part de
ses fonctions dans les villages qui en ont conservé.
Il demeure un objet sacré qu’on interdit encore
de photographier et que l’on évite de toucher. En
effet, il est l’objet référent dans les grands débats
qui forment le pivot de la sociabilité des hommes
chez les Iatmul ou chez leurs voisins Chambri. Et
par le passé, c’est lui qui anime les guerriers de
telle manière que le tabouret se confond avec la
pirogue de guerre. Ces objets semblent avoir été
réservés à quelques grandes maisons cérémonielles,
et les premiers explorateurs étrangers admettent en
avoir vu très peu. Paradoxalement, on en trouve
un nombre assez signifi catif en Europe avant même
la fi n de la domination germanique sur cette partie
de l’île. Pourtant, il se révèle diffi cile de résoudre
ce paradoxe. Ni une possible extorsion coloniale,
ni l’existence possible de tabourets d’orateur faits
par et pour des adolescents, ni l’émergence précoce
d’un marché destiné à des étrangers, ni les suites
des guerres intestines fréquentes ne constituent des
hypothèses très solides.
NOTES
1. Il est envisageable qu’on puisse en trouver en dehors de
cette zone, mais aucun siège de ce type ne semble pour le
moment avoir été documenté ailleurs. Hans Damm (1939 :
277) évoque un tabouret d’orateur collecté à Mangot très
en aval du fl euve, non loin de l’embouchure. Le tabouret est
aujourd’hui conservé à Leipzig (Me 11680).
2. Le musée de Berlin acquiert dans les mêmes années une série
de sièges de formes très comparables auprès du marchand
Jean Lemaire.
3. Söderström utilise en revanche l’expression inusitée « Rednerpulte
», ou pupitre d’orateur (1941 et 1942). L’expression est
ensuite partiellement reprise par Paul Wirz, qui l’utilise avec
d’autres possibles dénominations (1959 : 24).
4. Chez les Iatmul, on s’assiérait dessus néanmoins pour guérir
de certaines maladies vénériennes (Coiffi er, communication
personnelle).
5. Cette distinction, décrite par Gregory Bateson dans son article
inaugural de 1932, correspond à une division géographique
qui suit le cours du fl euve. En amont on trouve les Nyaura.
Plus à l’est, se trouvent les Iatmul du Centre tandis que le