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FIG.1 (CI-DESSUS) : Ginger
Wikilyiri expliquant la toile
en fi g. 5, réalisée avec
Keith Stevens et Bernard
Tjalkuri, lors du vernissage de
Territoire du rêve.
© Fondation Pierre Arnaud, Lens.
Nichée dans le Haut-Plateau de Crans-
Montana en Suisse, la Fondation Pierre Arnaud de
Lens (Suisse) vient d’ouvrir ses portes à l’Australie,
avec une magnifi que exposition : Art aborigène.
Territoire du Rêve, qui restera à l’affi che jusqu’au
20 mai 2018. Derrière cette initiative sans précédent
dans la région et composée de plus de cent
oeuvres se trouve Bérengère Primat, une femme
dont la sensibilité pour la culture est inscrite dans
l’ADN familial. C’est de sa voix douce et posée
qu’elle nous a raconté, lors de la première interview
qu’elle a accepté de donner, sa relation particulière
à l’art aborigène australien. Son histoire est
aussi intéressante que touchante, le résultat de son
engagement : la preuve qu’amour, humilité et détermination
peuvent être à l’origine d’incroyables
expériences humaines, et artistiques aussi...
Tribal Art magazine : Vous êtes très liée au monde
de l’art et de la culture, mais c’est à l’art aborigène
australien que vous avez consacré, en exclusivité,
toute votre activité de collectionneuse. Pourquoi
ce choix ?
Bérengère Primat : Tout d’abord, il est important
pour moi de préciser que je ne me reconnais
absolument pas dans le terme « collectionneuse ».
Amasser, posséder, réunir des pièces de façon
consciente et systématique – autant de démarches
associées au fait de collectionner –, cela n’est pas
du tout dans mon état d’esprit. Je me sens beaucoup
plus une amatrice et une mécène d’art aborigène
qui, par passion, s’est retrouvée à acheter les
oeuvres qui m’ont fait vibrer. Mais, puisque cela
fait déjà quinze ans que je vibre régulièrement, il
est vrai que j’ai réuni un ensemble assez conséquent
FIG. 2 (À DROITE) :
Bérengère Primat en
compagnie de l’artiste Dinny
NolanTjampitjinpa. Alice
Springs, NT. 2007.
© Archives personnelles de B. Primat.