ACTUALITÉ MUSÉES
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Tisser un chemin
SAN DIEGO—Une exposition visible en ce moment au
Mingei International Museum présente des tapis, tapis
de selle et châles du Sud-Ouest américain issus des
collections du musée, représentatifs de l'art textile des
femmes navajo (Diné). Pour les Navajo, l’art de tisser
tient de la cosmologie. Il est également l’un des piliers
de l’histoire de la création des Navajo, du maintien de
l’ordre et du comportement en société et du délicat équilibre
entre la beauté, l’harmonie et l’ordre du monde, le
hózhó. Lors du tissage, l’artiste et le textile s’unissent
dans le hózhó, et l’acte transcende l’esthétique et la
technique. La société navajo étant matrilinéaire et matrilocale,
les textiles sont l’apanage des femmes. Ils sont
tissés dans une démarche spirituelle et économique de
survie de leurs communautés et de leurs familles. Le fait
de décomposer les textiles navajo en de simples éléments
matériels comme les motifs, les dimensions et les
couleurs tend à occulter l’importance du textile. Weaving
a Path: Navajo Women and the Feminine Ethos est
à l’affi che au Mingei jusqu’au 20 mai 2018.
EN HAUT À GAUCHE :
Portrait de studio de Billy
Bowlegs III (1862-1965), sa
soeur Lucy Pearce (à gauche)
et deux fi lles séminoles,
Floride, 1909. Photographe
inconnu.
Épreuve gélatino-argentique.
Avec l’aimable autorisation de l’Orlando
Museum of Art.
EN HAUT À DROITE :
Tapis : peinture de sable,
prière de la terre au ciel.
Navajo (Diné), Sud-Ouest
américain. Vers 1910-1920.
Laine. 92,7 x 129,5 cm.
Mingei International Museum, don
de Margaret A. Cargill / The Akaloa
Resource Foundation, inv. 2004-
15-003.
À DROITE : Couverture.
Navajo (Diné), Sud-Ouest
américain. Vers 1865-1880.
Laine. 137,2 x 99,1 cm.
Mingei International Museum, don
de Margaret A. Cargill / The Akaloa
Resource Foundation, inv. 2004-
15-001.
EN BAS : Châle. Navajo
(Diné), district de Ganado,
Arizona. Vers 1890-1910.
Laine. 203,2 x 121,9 cm.
Mingei International Museum, don
de Margaret A. Cargill / The Akaloa
Resource Foundation, inv. 2004-
15-006.
Histoire, cultures et art des Seminoles
ORLANDO—Contrairement aux Tequesta ou même à
leurs ancêtres les Creeks, les Séminoles de Floride ne sont
pas un peuple particulièrement ancien. Ils ont émergé de
divers groupes amérindiens ayant migré vers le Sud pour
rejoindre les Everglades il y a environ deux siècles. Ils sont
à l’image du sud de la Floride, d’ascendance métissée et
multiculturelle. Les Séminoles ont développé leur culture
unique dans un environnement extrême, la River of
Grass, et sont restés farouchement indépendants. C’est
la seule tribu autochtone à n’avoir jamais signé une quelconque
traité avec le gouvernement des États-Unis.
The Enduring Seminole: History, Culture, and Art présentera
des ornements traditionnels et des objets d’artisanat
produits par les Séminoles du début du XIXe siècle
au milieu du XXe siècle, mis en évidence par d’anciennes
peintures, lithographies et photos qui documentent des
individus, des familles et le mode de vie séminole au
cours des deux derniers siècles. Puisant dans la collection
d’I. S. K. Reeves V et Sara W. Reeves, l’exposition comprend
des sacs en bandoulière brodés et perlés, des
mocassins, des écharpes et des jambières, des chemises
et vestes d’hommes, ainsi que des jupes et capes de
femmes, toutes ornées de motifs traditionnels appliqués,
brodés et en patchwork, des colliers de perles, des paniers
et des poupées costumées. The Enduring Seminole
sera visible à l’Orlando Museum of Art du 30 mars au 8
juillet 2018.