FIJI Art & Life in the Pacific
132
2017
PILAT 2017
CATÉGORIE ANGLAIS
Par Steven Hooper
Sainsbury research Unit for
the Arts ofAfrica, Oceania &
the Americas
University of East Anglia
22 x 27,5 cm, 288 pages,
414 illustrations en couleur.
FIG. 1 (À GAUCHE) : Figure
masculine matakau. Fidji.
Première moitié du XIXe
siècle. OEuvre reproduite en
fi g. 130, p. 189.
Trois questions à Steven Hooper
Tribal Art magazine : Bien au-delà d’un catalogue
d’exposition, ce livre se présente comme une tentative
sérieuse de présenter une histoire complète de l’art
fi djien. Pourriez-vous nous en dire plus sur le processus
de création de cet ouvrage ?
Steven Hopper : Cet ouvrage puise ses origines dans
le livre que j’ai fait voilà plus de quarante ans sur la
collection de mon grand-père1, dans lequel j’ai essayé
non seulement d’illustrer toute sa collection et de fournir
des données sur celle-ci, mais également de donner
des informations générales sur les personnes et les lieux
d’origine des pièces. À cette époque, je n’avais jamais
été dans le Pacifi que et mon principal modèle était
négatif - le livre sur la Collection Fuller qui reproduisait
un faible pourcentage de pièces, fournissait peu
d’informations et ne rendait pas justice à la remarquable
réalisation de Fuller2.
Pour le livre sur les Fidji et pour celui qui l’a précédé,
Pacifi c Encounters3, je voulais essayer de transmettre
la richesse culturelle et la complexité historique du
Pacifi que d’une manière accessible non seulement au
public européen mais aussi aux insulaires eux-mêmes.
Dans les îles, l’éducation a jusqu’à récemment été
dominée par les grandes histoires et par les cadres euroaméricains.
Pour les îles Fidji – avec le Fiji Museum –
SPÉCIAL PILAT
je voulais fournir des informations archéologiques,
historiques et culturelles fi ables afi n d’encourager une
meilleure compréhension de la situation au XIXe siècle
et de mettre les Fidjiens au centre du récit. Les trois
chapitres introductifs m’ont aussi permis d’inclure de
merveilleuses peintures, ainsi que des dessins et des
photographies, notamment les aquarelles de Mikhaïlov
de la visite russe de 1820. De cette manière, j’espérais
montrer que les merveilles du catalogue faisaient partie
intégrante de l’histoire et des relations complexes entre
les Fidjiens, et entre les Fidjiens et les étrangers de
différente nature, y compris les Européens.
T. A. M. : L’innovation et l’échange apparaissent comme
des concepts clés pour une meilleure compréhension
des arts fi djiens. Est-ce que ce sont des notions que
vous avez essayé de rendre visibles dans le livre en
choisissant de présenter les oeuvres par séries de deux à
cinq pièces ?
S. H. : Oui, c’est tout à fait ça. Quand on examine
les oeuvres d’art produites dans les îles Fidji au XIXe
siècle, il est diffi cile de ne pas être impressionné par
l’énorme variété et par les variations subtiles des types
d’artefacts. Si l’on reg arde une catégorie comme les
insignes de chef, il est clair que les artistes s’adaptaient