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FIG. 5 (CI-DESSUS) : Figure
féminine. Royaume de Bénin,
Nigeria. XVIIe ou XVIIIe siècle.
Staatliche Museen zu Berlin,
Ethnologisches Museum.
© SMB, Ethnologisches Museum,
Martin Frank.
FIG. 6 (À GAUCHE) :
Donatello, Putto au
tambourin. 1429.
Staatliche Museen zu Berlin,
Skulpturensammlung und Museum für
Byzantinische Kunst.
© SMB, Skulpturensammlung und
Museum für Byzantinische Kunst, Jörg
P. Anders.
l’Empire romain, avec un accent particulier mis sur
les glorieuses périodes de l’Italie de la Renaissance
et de l’Allemagne baroque. De son côté, l’Ethnologisches
Museum était consacré, à ses débuts, à
l’étude des sociétés dites « primitives », tout particulièrement
d’Afrique, d’Océanie et des Amériques.
Aujourd’hui, nous reconnaissons les limites de
ces deux approches. Présenter l’histoire de l’art européen
comme une suite de chefs-d’oeuvre revient
à laisser dans l’ombre des pans entiers de l’histoire
du continent, tandis qu’il est devenu évident
que les sociétés d’Afrique, d’Océanie et des Amériques
n’ont jamais été « primitives ». De plus,
l’Afrique et l’Europe ont toujours été étroitement
liées. L’histoire de chaque continent est impensable
sans l’autre : tous deux appartiennent à une
histoire commune et mondiale. Les questions que
Unvergleichlich cherche à soulever vont au-delà de
ce qui se passe lorsque nous essayons de comparer
des oeuvres d’art individuelles. L’exposition nous
invite également à réfléchir à nos présupposés sociaux
lorsque nous établissons des comparaisons ;
ainsi qu’aux aux modalités institutionnelles qui
sous-tendent notre compréhension de l’art et de son
histoire.
Unvergleichlich doit être comprise dans le
contexte des profonds changements qui ont transformé
le paysage muséal de Berlin au cours des
dernières décennies. Depuis la chute du Mur, en
1989, les collections d’art ont été réorganisées afin
de réunir des objets qui avaient été séparés depuis
la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’art antique
et européen a été regroupé dans deux grands com-