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FIG. 3 (EN HAUT À
GAUCHE) : Cimier tsesah,
attribué au Maître de
Bamendjo. Peuples Bamiléké,
chefferie de Bamendjo,
région des Grassfi elds,
Cameroun. XIXe siècle.
Bois. H. : 72 cm.
Museum Rietberg, Zurich,
inv. RAF 721.
FIG. 4 (EN HAUT À
DROITE) : Cimier, tsesah,
attribué au Maître de
Bamendjo. Peuples Bamiléké,
chefferie de Bamendjo
ou Bayangam, région des
Grassfi elds, Cameroun. Fin
du XIXe siècle.
Bois, peinture, cheville en fer, fi bres
végétales, gomme végétale.
H. : 53,3 cm.
Fowler Museum at UCLA. Don du
Wellcome Trust, inv. X65.5820.
Royal Crests from Western Cameroon (à l’affi che au
Metropolitan Museum of Art jusqu’au 3 septembre
2018), la première exposition comparative de cimiers
de ce genre à être organisée aux États-Unis2.
PREMIÈRES RENCONTRES
Jusqu’aux années 1960, seuls trois cimiers tsesah
étaient connus en Europe, tous collectés entre 1904
et 1925 par des agents coloniaux et des missionnaires
dans la région Bamiléké. Le premier cimier
fut collecté en 1904 dans la chefferie Batcham par
l’agent colonial allemand von Wuthenow et intégra
la collection du Völkerkunde Museum de Leipzig
peu de temps après (inv. Maf. 9.401). Il fut publié
la première fois en 1911, dans un essai de Paul
Germann consacré aux arts du Cameroun qui identifi
ait le lieu d’origine du cimier comme « Batscham »
(fi g. 1). En décembre 1943, il fut détruit lors d’un
bombardement allié et seules des photos d’archives
nous permettent de savoir à quoi il ressemblait.
Le second exemplaire à avoir rejoint une collection
européenne est celui du groupe qui a été le plus fréquemment
reproduit et qui est aujourd’hui abrité au
Museum Rietberg de Zurich (inv. RAF 721) (fi g. 3).
D’après les documents d’archives, il avait été collecté
à Bamendjo, à environ dix kilomètres au nord-ouest
de Batcham, entre octobre 1912 et mai 1913 durant
une expédition de reconnaissance de l’administration
coloniale allemande visant à préparer l’extension
des voies ferrées de la colonie. Établi à Hambourg,
la société spécialisée dans le commerce d’objets ethnographiques
J. F. G. Umlauff fi t l’acquisition de ce
cimier en même temps que des centaines d’oeuvres
collectées à cette occasion3. Umlauff présenta cet
ensemble comme l’une des collections les plus remarquables
et complètes dédiées aux arts du Cameroun,
hormis celles abritées dans les musées allemands. Le
cimier est publié la première fois en 1921, en l’occurrence
dans Afrikanische Plastik du critique d’art Carl
Einstein. Dans cet ouvrage, le cimier est présenté
comme faisant partie de la collection de Sally Falk de
Mannheim. Il est ensuite passé par la collection du
marchand d’art de Cologne Karl Nierendorf, avant
d’intégrer vers 1924 la collection d’un célèbre collec-
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