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L’automne de l’art tribal aura été parisien. La
preuve à cela : une édition 2018 de Parcours des mondes particulièrement plébiscitée,
autant d’ailleurs par ses nombreux visiteurs internationaux que par
les galeries dont la qualité des accrochages a créé l’événement, ou encore l’ouverture
en grande pompe de l’exposition Madagascar. Arts de la Grande Île
au musée du quai Branly - Jacques Chirac, Ajoutons à cela des ventes aux
enchères couronnées de très beaux résultats. À cet égard, et pour ne donner
qu’un exemple tiré d’une vente ayant déjà eu lieu à l’heure où nous partons
sous presse, soulignons le prix de 1,2M d’euros réalisé par l’appuie-tête yaka
de la collection Stoclet, un montant record pour une pièce yaka (RDC) que
Christie’s Paris peut se congratuler d’avoir atteint, qui plus est avec une oeuvre
inédite sur le marché...
Et pourtant, la ville des Lumières va devoir céder bientôt son trône à une autre cité ayant tous
les ingrédients pour devenir LA capitale des arts d’Afrique, d’Océanie, d’Asie et des Amériques
pour les mois à venir. Nous pensons bien évidemment à Bruxelles. Place incontournable dans
notre domaine, et particulièrement dans celui des arts d’Afrique du fait de la domination coloniale
belge sur l’ancien Zaïre, Bruxelles accueille non seulement déjà la grande exposition
Inca Dress Code au Musée Art & Histoire, que nous vous invitions à découvrir dans ce volume
sous la plume d’Agathe Torres, mais la ville exercera une attraction certaine auprès des amateurs
en janvier prochain avec la célébration d’une part du Winter Bruneaf, qui animera un hiver
de plus le quartier du Sablon, et, de l’autre, la tenue de la Brussels Art Fair, qui accueillera deux
spécialistes de plus dans les arts extra-européens en 2019 : Charles-Wesley Hourdé et Martin
Doustar.
Cela dit, c’est le 9 décembre prochain que Bruxelles (étendue pour l’occasion jusqu’à Tervuren, précision
géographique oblige !) se retrouvera sous les feux de tous les projecteurs. En effet, ce jour-là sera
marqué par la réouverture tant attendue de l’emblématique musée royal de l’Afrique centrale (MRAC).
Cinq ans de travaux - et bien plus de réfl exion, si l’on se rappelle que la première présentation à la
presse d’une proposition de rénovation remonte à 2003 ! - auront été nécessaires pour transformer ce
temple des arts anciens du Congo en un lieu tourné désormais aussi vers l’Afrique du XXIe siècle, que le
grand public pourra découvrir sans plus tarder. Nous avons eu le privilège de vivre l’étape fi nale de ce
long chantier avec l’équipe du MRAC dans le cadre des préparatifs du hors-série #8 dédié à ce musée
que nos abonnés recevront bientôt, à la suite de la présente édition. Sans pour autant rien dévoiler ici
de son contenu, nous dirons simplement que le grand art de l’Afrique centrale y sera largement à l’honneur,
et ce particulièrement dans l’exposition de longue durée « Art sans pareil », née du sens esthétique
et de la grande connaissance des collections du musée de Julien Volper, à qui nous transmettons publiquement
ici nos sincères félicitations et notre profonde reconnaissance.
Elena Martínez-Jacquet
Éditorial
Notre couverture illustre une
photographie de Rudolf ou Helene
Oldenburg d’un danseur masqué bamoun,
Cameroun.
Tirage au gélatino-bromure d’argent.
Weltmuseum Wien, Fotosammlung, inv. VF17490.