FIG. 8 (À GAUCHE) : Vase
représentant une femme
montrant une chemise
d’homme. Mochica, côte
nord, Pérou. Intermédiaire
ancien, 100-600 apr. J.-C.
Terre cuite. H. : 18 cm.
Inv. 69061.
© Linden-Museum Stuttgart.
Photo : A. Dreyer.
FIG. 9 (EN BAS À GAUCHE) :
Statuette de guerrier.
Mochica, côte nord, Pérou.
Intermédiaire ancien, 100-
600 apr. J.-C.
Terre cuite. H. : 21 cm.
Inv. AAM 39.28.
© KMKG-MRAH.
par les explorateurs. Citons, parmi d’autres, le
merveilleux manuscrit rédigé entre 1535 et 1615
par Guamán Poma de Ayala, chroniqueur indigène
péruvien, une mine d’informations de première
main concernant le textile et l’habillement des
empereurs incas par ses nombreux dessins (fig. 7)
dont souvent la spontanéité traduit l’authenticité5.
Le textile est une production majoritairement
féminine dans les Andes. Chez les Incas, il est tissé
par les acclas, des « femmes choisies », issues
de peuples de tout l’empire et hébergées dans des
ateliers spéciaux de filage, tissage et couture afin
de tisser conformément aux exigences impériales.
Les tisserands étaient des artisans spécialisés hautement
qualifiés qui maintinrent un niveau d’excellence
dans la réalisation de leur travail : certains
textiles comprennent plus de quatre-vingts fils
par centimètre ! Bien que les coutumes vestimentaires
se soient développées selon les spécificités
de chaque région, on peut identifier des caractères
communs. Le vêtement masculin est généralement
composé d’une tunique et d’un pagne, d’une mante
et d’un couvre-chef. Sur la côte nord, on trouve
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d’ailleurs que les « momies » incas n’étaient pas
le résultat d’un traitement du corps après la mort,
comme elles le sont en Égypte, mais le fruit des
conditions naturelles offertes par le climat péruvien.
Ces paquets funéraires étaient accompagnés
d’un trousseau plus ou moins hétéroclite d’objets
et offrandes, dont des parures textiles : des fouilles
ont permis de révéler la conservation d’ensembles
entiers de textiles et vêtements dans ces tombes,
démontrant l’importance du rôle joué par celuici
dans la société, dans les croyances, dans la vie
avant et après la mort. Le vêtement avait vocation
d’identité, de richesse, d’appartenance. Chez les
Incas, on raconte même qu’il était un instrument
diplomatique4 : certains codes déterminaient qui
pouvait porter quoi.
Mis à part les textiles eux-mêmes, deux autres
sources nous informent sur les traditions vestimentaires
andines : les représentations de l’époque,
notamment sur la céramique (fig. 1) et par des figurines
miniatures qui renseignent autant sur le type
d’habit que sur le rang social qui leur correspond
(fig. 4 et 3), et les représentations coloniales faites
TEXTILES DES ANDES
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FIG. 5 (EN HAUT À
GAUCHE) : Unku. Inca,
Pérou. Horizon récent, 1450-
1532 apr. J.-C.
Coton, laine de camélidé.
90,5 x 78 cm.
Musée du quai Branly - Jacques Chirac,
inv. 71.1911.21.448,
© musée du quai Branly - Jacques
Chirac, Dist. RMN-Grand Palais /
Patrick Gries / Valérie Torre .
FIG. 6 (EN BAS À GAUCHE) :
Unku de plumes. Inca, Pérou.
Horizon récent, 1450-1532
apr. J.-C.
Coton, plumes. 70 x 65 cm.
Inv. 119195.
© Linden-Museum Stuttgart.
Photo : A. Dreyer.
FIG. 7 (EN BAS À DROITE) :
« Segvndo inga, cinche roca
inga » Guamán Poma de
Ayala, Nueva crónica y buen
gobierno. Mexico. 1615.
© Det kongelige bibliotek – The Royal
Library.