Kambaramba, des hommes initiés l’autorisent à pénétrer
dans la pièce secrète de la maison des hommes
où les objets sacrés comme les masques de danse
et les fl ûtes étaient conservés (fi g. 6). Dans la pénombre,
il lui révélent aussi des panneaux exceptionnels
entièrement recouverts de mosaïques de plumes
(Melk-Koch 1989 : 170).
Thurnwald fut tellement émerveillé par ce qu’il
considérait faire partie des meilleures oeuvres d’art
des mers du Sud qu’il collecta quelque cent exemplaires
de différents villages. La majorité fut aussitôt
envoyée au Musée ethnologique de Berlin (Thurnwald
1917 : 170). La Première Guerre mondiale
mit un terme au travail sur le terrain de Thurnwald,
qui fut capturé par les troupes australiennes en janvier
1915. Ces derniers confi squèrent le matériel
récolté récemment, qui se trouvait encore en Nouvelle
Guinée. Deux mosaïques de plumes, conservées
aujourd’hui au National Museum of Australia,
font sans doute partie de cette saisie. Après la
Première Guerre mondiale, quelques mosaïques
de plumes de Berlin ont été distribuées à des musées
ethnographiques régionaux, comme Munich,
Stuttgart, Dresde, Göttingen et Mannheim. La
situation fi nancière peu favorable du musée de
Berlin contribua à la vente d’un grand nombre de
« doubles », en particulier aux marchands d’art
Arthur Speyer (1859-1923) et Arthur Speyer fi ls.
(1894-1958). C’est par le biais de ce dernier que
les Musées d’ethnographie de Genève, Neuchâtel et
Burgdorf ont pu acquérir des mosaïques de plumes.
Néanmoins, le gros de la collection de Thurnwald
103
FIG. 4 (À DROITE) : Danseur
du village de kambot
(Ambot) masqué avec coiffe
en mosaïque de plumes.
Historical Photoarchive, Rautenstrauch-
Joest-Museum – Cultures of the World,
Cologne, inv. 3356D.
FIG. 5 (À DROITE) : Richard Thurnwald
allant du Sepik vers la côte avec ses
assistants indigènes en 1913.
Ethnologisches Museum der Staatlichen Museen zu
Berlin - Preußischer Kulturbesitz, inv. VIII B 8566.