de diverses techniques et matériaux ; ensemble de
sculptures en bois, ramure, corne et ivoire ; poterie ;
tissus ; impressionnante concentration de vannerie ;
et enfi n un important nombre de pièces de parure
en perles et plumes. La plupart des oeuvres ont été
réalisées dans le contexte de la colonisation euroaméricaine
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des années 1700, 1800 et au début des
années 1900, et elles expriment à la fois la complexité,
le dynamisme et les variations de la vie historique
autochtone et la dynamique de la rencontre.
En plus de leur collection d’oeuvres uniques, les Diker
ont réalisé plusieurs groupes de différentes sortes.
Leur collection de poupées amérindiennes contemporaines
a été présentée au Denver Art Museum, au
Montclair Art Museum et au National Museum of
the American Indian. Ils ont également acquis un
ensemble d’oeuvres de l’artiste verrier contemporain
de la Côte nord-ouest, Preston Singletary.
Une vaste collection de peintures et de dessins
d’un groupe d’artistes américains connus sous le
nom de Indian Space Painters et datant de la fi n
des années 1930 et des années 1940 est également à
noter, et c’est avec ces oeuvres que les objets amérindiens
historiques résonnent peut-être de la manière
la plus riche. Les Space Painters ont cherché à élargir
le langage visuel de l’abstraction européenne pour
englober une dimension émotionnelle et ont été attirés
par les formes amérindiennes en tant que source
d’inspiration. Ils étaient particulièrement intéressés
par les formes de la Côte nord-ouest, pour qui
compte particulièrement la convergence de l’image,
du symbole et du mythe.
Les Diker affi rment qu’ils sont attirés par les
oeuvres amérindiennes principalement d’un point de
vue esthétique, éclairés par la même sensibilité et les
mêmes critères qu’ils apporteraient à une peinture
ou une sculpture abstraite européenne ou américaine.
Bien qu’ils soient conscients des profondes
signifi cations culturelles et de la signifi cation historique
inhérentes à de nombreuses oeuvres autochtones,
leur critère principal de sélection d’oeuvres
est le mérite esthétique - les aspects interdépendants
de qualité technique, d’organisation formelle et de
puissance expressive. En tant que collectionneurs, ils
recherchent des conseils et des opinions auprès de
marchands expérimentés, d’autres collectionneurs,
de maisons de vente aux enchères et d’universitaires.
Contrairement aux collectionneurs qui comptent
exclusivement sur une ou deux personnes, les Diker
ont travaillé avec de nombreux marchands au fi l du
temps, mais il ne fait aucun doute que nombre de
leurs oeuvres les plus remarquables sont venues de
George Terasaki, Donald Ellis et Gene Quintana.
Ils ont également acheté activement auprès des maisons
de vente et suivent leurs propres inclinations et
vision en matière d’acquisitions.
Au cours des premières années durant lesquelles
ils collectionnèrent des oeuvres américaines et européennes
modernes, les Diker ont été initiés par un
ami à l’art précolombien. Ils ont été frappés par
la sophistication de l’abstraction que l’on retrouve
dans tant de traditions ; en fait, cela les a aidés à
apprécier la peinture et la sculpture européennes et
américaines de manière renouvelée et subtile. Ce
fut également un moment de transition : avec leur
premier achat, ils se sont aventurés dans un monde
de collectionneurs où l’artiste était inconnu et où il
fallait évaluer l’oeuvre en fonction de son mérite par
rapport à d’autres du même genre. Comme Chuck
l’a dit, « nous collectionnions une culture, pas un
nom ». Leur intérêt initial pour les oeuvres précolombiennes
a vite cédé le pas à l’art indigène de
l’Amérique du Nord, ce qu’ils trouvaient plus pertinent
étant donné qu’ils vivaient aux États-Unis.
En 1972, Chuck et Val visitèrent Santa Fe - premier
de nombreux voyages dans la région - et au
cours de ce voyage ils acquirent leur première oeuvre
d’art amérindien. Pendant plusieurs années, ils furent
propriétaires d’une maison dans la communauté et
ils assistaient toujours à l’Indian Market et aux expositions
d’anciens objets indiens chaque année au
mois d’août. Dans son essai paru dans First American
Art, Margaret Dubin cite une jarre de vannerie
Apache, achetée dans une galerie de Taos, comme
première acquisition du couple. Aujourd’hui, Val
se souvient qu’il s’agissait peut-être plutôt du pot
« citrouille » - le pot Acoma présenté en couverture
de l’importante publication de Frank et Harlow,
Historic Pottery of the Pueblo Indians: 1600-1880.
Peut-être les deux oeuvres ont-elles été acquises lors
du même voyage. En tout état de cause, une première
immersion dans la vannerie californienne a
suivi ces premières acquisitions, notamment l’achat
d’une pièce majeure de Lousia Keyser (fi g. 13) et un
très rare panier Chumash (fi g. 11). Peu à peu, la collection
s’est étendue à toutes les régions, avec des
pièces majeures relatives aux formes d’expression
artistiques les plus signifi catives.
Les Diker sont devenus largement connus dans
le domaine pour la profondeur et la qualité de leur
FIG. 5 (CI-DESSUS) :
Atlatl. Alutiiq ou Sugpiaq,
Île Kodiak, Alaska.
Vers 1750-1780.
Bois, ivoire de baleine. H. : 48,9 cm.
Prêt de la Charles and Valerie Diker
Collection.
Avec l’aimable autorisation du
Metropolitan Museum of Art.
PERSONNALITÉ