OBJECT HISTORY
FIG. 3 (below):
Charles Hose, Sarawak:
Tama Bulan, a Native
Kenyah Chief, c. 1896.
Platinum print. 10.2 x 14.6 cm.
Wellcome Collection, Wellcome
Library, call no. 30567i, no. 40 in an
album of photographs of Sarawak.
61
Sur le plan historique, les asen étaient également
liés, dans la région, à la guérison, à la protection,
à la divination, aux pratiques funéraires ainsi qu’à
la transmission de connaissances du monde des
esprits au monde terrestre dans les temples Vodun,
parmi d’autres contextes (fig. 2). Avec l’essor grandissant
de la cour du Dahomey, entre le XVIIe et le
XIXe siècle, l’usage des asen a évolué pour devenir
davantage un moyen de commémoration du
pouvoir royal. À la cour dahoméenne d’Abomey,
chaque roi (fon) et chaque kpojito (la femme incarnant
le chef après sa mort) était identifié grâce à un
asen particulier. On sortait les asen royaux à l’occasion
des rites annuels. Ils étaient traditionnellement
disposés près du djeho (la demeure spirituelle
du roi). L’asen en lui-même était fixé dans le sol
en dehors de la structure et d’abord couvert d’un
linge. Une fois ce dernier retiré, la dadasi (tante
paternelle) déposait à l’asen libations et offrandes
(entre autres, des ignames, du maïs et des haricots)
puis récitait des incantations ou des chants (fig. 4).
La plupart des oeuvres de la collection Barbier-
Mueller exposées ici proviennent de la ville portuaire
d’Ouidah. Nombre d’entre elles datent du
milieu à la fin du XIXe siècle et sont antérieures,
donc, aux oeuvres associées à la cour dahoméenne
d’Abomey en grande partie détruites durant la
guerre coloniale française de 1892-1894 et remplacées
par de nouvelles pièces commandées par le
roi Agoli Agbo entre 1894 et 1900 à la guilde des
Hountondji, guilde royale des joailliers et forgerons.
STYLES DES ARTISTES
Les asen de la collection Barbier-Mueller peuvent
être répartis en cinq groupes d’artistes aux styles
uniques : trois d’entre eux étaient originaires d’Ouidah
et travaillaient presque exclusivement le fer. Un
quatrième venait d’Abomey et travaillait aussi le
bronze et, dans une moindre mesure, l’argent. Les
pièces d’Ouidah datent du milieu ou de la fin du
XIXe siècle ou encore du début du XXe siècle, tandis
que celles d’Abomey datent du XXe siècle. Chacun
FIG. 2 (PAGE DE GAUCHE,
EN BAS) : Cérémonie
Vodun à Ouidah.
République du Bénin.
Photo de Dana Rush. 2017.
Une sculpture asen présentant un
tabouret et des pendentifs en forme
de gongs est visible dans le coin.
FIG. 3 (CI-DESSUS) : Carte
postale montrant des
Asen vendus sur le marché
d’Abomey. 1919-1920.
Extrait de Peter Erkens, « Onze
Missien in Vogelvluch » De
Katholieke Missien, vol. 45 (1919-
1920), Hertogenbosch, Uden,
Pays-Bas, p. 72.
Avec l’aimable autorisation du Ross
Archive of African Images,
Yale University.
.