FEATURE
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est aujourd’hui conservé au Musée ethnologique de
Berlin. Un rapport plus détaillé des trajectoires des
mosaïques de plumes de Berlin est donné ailleurs
(Boissonnas 2018).
Fedor Fiebig (fi g. 7), un machiniste de la compagnie
de transport Norddeutsche Lloyd, fut engagé
par la Kaiserin-Augusta-Fluss-Expedition en 1912
après que le machiniste précédent a succombé à
une insolation (The Geographical Journal 1913 :
170). Il accompagnait constamment les membres
de l’expédition et passa beaucoup de temps avec
Thurnwald, témoin quotidien du troc d’artefacts.
Après l’emprisonnement de Thurnwald en 1915,
Fiebig s’éclipsa et établit son campement dans le vil-
DE HAUT EN BAS
FIG. 6 : La maison des
hommes du village de
Kambot. Au fond à droite,
on devine l’entrée de la pièce
secrète où des objets sacrées,
dont les mosaïques de
plumes, étaient conservés.
Extrait de Thurnwald 1917 : 165,
fi g. 17.
FIG. 7 : Fedor Fiebig entouré
d’hommes de Tjamangai.
Photo de Richard Thurnwald.
Extrait de Thurnwald, R., 1917 : 154,
fi g. 3.
FIG. 8 : Fr. Franz Kirschbaum
avec trois résidents devant le
poste de mission de Tumleo,
la première mission de la SVD
en Nouvelle-Guinée fondée
en 1869.
Archives photographiques,
Generalarchive SVD, Rome.
lage d’Angoram (Schindlbeck 2012 : 112). De là, il
commença à collecter des artefacts qu’il vendit par la
suite à des collectionneurs en Nouvelle-Guinée néerlandaise,
où il résida après la guerre jusqu’à sa mort
prématurée en 1922. Quatre mosaïques de plumes
collectées par ses soins se sont retrouvées au Museon
de La Haye et dix autres au British Museum.
En 1913 et 1914, le diplomate suédois Earl Birger
Mörner (1867-1930) séjourna sur le Sepik et collecta
deux mosaïques de plumes dont il fi t don au Världskulturmuseerna
de Stockholm. On ignore s’il était en
contact avec l’expédition de Berlin qui collectait des
oeuvres sur le Sepik au même moment.