64
MUSÉE À LA UNE
leurs extrémités sont souvent plus larges à la façon
des croix de Malte. Ses compositions sont tantôt
parsemées de quelques sculptures seulement, tantôt
étonnamment chargées. De petite taille, les pendeloques
sont généralement attachées aux bords au
moyen de fi ls passés dans de petits trous espacés
uniformément sur le pourtour de la plate-forme.
L’artiste utilise presque exclusivement des pendeloques
en forme de gongs.
4. Maître de l’imagerie gargantuesque. Ouidah.
Début du XXe siècle (fi g. 14, 15 et 16). Les plantes
et autres silhouettes réalisées par cet artiste sont
particulièrement volumineuses et spectaculaires.
À cet effet de démesure des personnages et des
animaux s’ajoute souvent une imprécision dans le
rendu de la forme. Les visages affi chent des compositions
compactes d’yeux, de nez et de bouche
disposés sur une surface légèrement concave. Les
mains sont petites et, de temps à autre, des lignes
gravées tracent les doigts. De fi nes plaques de
métal sont souvent drapées de façon spectaculaire
sur les sculptures. Les compositions sont chargées
et pleines de personnages. Du vert, du jaune et
d’autres pigments ont maintes fois été ajoutés à la
surface. Les fi nes plates-formes en fer sont pliées
à l’angle, formant ainsi un large bord sur lequel
sont percés de minuscules trous pour y attacher des
boucles de fi l soutenant de petites pendeloques. Un
de ses asen comporte un crabe (fi g. 16), un motif
important à Ouidah, renvoyant à un homme hueda
local nommé Kpate (ou Kpase) qui, avant 1671,
aperçut les premiers navires européens au large et
les invita en ville. Kpate collectait des crabes sur le
rivage lorsque, distinguant un voilier à l’horizon,
il attacha un linge à un bâton pour attirer leur attention.
Il est aujourd’hui célébré comme le héros
ayant initié le commerce avec l’Europe.
5. Membres de la guilde royale des Hountondji.
Abomey. Fin du XIXe-XXe siècle (fi g. 4, 17 et 18).
Cette guilde de la cour royale d’Abomey est à l’origine
de maints bijoux, sceptres et autres objets d’art
façonnés en partie à partir de métaux précieux
d’importation, à savoir de l’argent et du cuivre,
parmi lesquels on retrouve des asen commandés
par le roi Agoli Agbo entre 1894 et 1900 ainsi que
FIG. 8 (À GAUCHE) : Asen
par le Maître du chapeau
à bord roulé. Ouidah,
république du Bénin.
Milieu-fi n du XIXe siècle.
Fer. H. : 88,5 cm.
Musée Barbier-Mueller, Genève,
inv. 1010-25.
FIG. 9 (EN BAS) : Asen
par le Maître du chapeau
à bord roulé. Ouidah,
république du Bénin.
Milieu-fi n du XIXe siècle.
Fer. H. : 134 cm.
Musée Barbier-Mueller, Genève,
inv. 1010-52.
Un homme coiffé d’un chapeau à
bord roulé et vêtu d’un linge drapé
par-dessus son épaule siège sur un
trône djandemen. Dans une main,
il tient une longue pipe courbée et
dans l’autre, une chaîne. Un coq et
une poule l’entourent de chaque
côté et un grand récipient fermé est
placé en face de lui.