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FIG. 4 (CI-DESSOUS) :
Carte des principaux
systèmes hydrographiques de
Sarawak.
D’après une carte non attribuée
du Sarawak montrant les frontières
changeantes de 1840-1906 publiée
par William George Maxwell et William
Sumner Gibson (éd.), Treaties and
Engagements Affecting the Malay
States and Borneo, Londres, Jas.
Truscott & Son, Ltd., 1924.
FIG. 5 (PAGE DE DROITE) :
Lepu Pohuns (Klemantans)
of the Tinjar River, avant
1912.
D’après Hose et Haddon
1912 : pl. 70.
Les personnes fi gurant sur la photo
portent les vêtements et les parures
que l’on retrouve sur la fi gurine Imun
Ajo’, à l’exception de la coiffe de
calao.
proto-Kayan, qui sont associés à l’introduction du
métal. La généalogie découlant d’Imun Ajo’ inclut,
à un moment indéterminé, Aki Dian, l’ancêtre des
Kayan aristocratiques. La séquence généalogique
est assez claire, mais la mythologie est complexe,
changeante et onirique. Dans certaines versions,
Imun Ajo’ est transformé en bronze par sa mère
dans un accès de colère, l’associant ainsi directement
à cette fi gure, qui était considérée comme
un intermédiaire entre les humains et les ancêtres
et entre le monde des vivants et celui des morts.
D’autres soutiennent qu’Imum Ajo’ ne retourne pas
dans le monde des vivants, mais a laissé cette fi gure
pour qu’elle soit utilisée à sa place dans l’adat kian
(Harrisson 1964 : 157-159). Il n’y a ici que peu,
voire pas de différenciation entre la fi gure en alliage
de cuivre, la notion de l’ancêtre primitif Imun Ajo’
et tout personnage historique du même nom, une
situation qui souligne l’importance de la sculpture.
Harrisson présente une description remarquablement
détaillée de cet objet. Il était de toute évidence
frappé par son ancienneté manifeste et par ses qualités
sculpturales. Un élément clé est ici la coiffe,
qui représente clairement un bec de calao. Il l’identifi
e correctement comme étant le calao rhinocéros
(Buceros rhinoceros). Des exemples de coiffes de
ce genre apparaissent dans la plupart des cultures
dayak et le Tropenmuseum d’Amsterdam possède
des exemplaires kayan (fi g. 6), mais aussi ot danum,
ngaju et kenyah. La plupart des exemplaires
contemporains semblent être iban. La coiffe en tant
que telle n’est pas attribuée à une origine culturelle
spécifi que. Il est intéressant de noter que la plupart
de ces coiffes comportent des plumes de calao en
plus du bec et du casque. Le contexte dans lequel la
fi gure d’Imun Ajo a été réalisée ne se prêtait peutêtre
pas à cette utilisation de plumes ou l’artiste
qui l’a créée peut les avoir délaissées pour faciliter
le moulage. L’arrière de la coiffe présente deux jeux
de doubles spirales, un motif qu’Harrisson associe
aux premiers objets dong-sons (Harrisson 1964 :
165), mais qui pourraient être une stylisation de
motifs perlés ou peut-être des défenses de sanglier
qui étaient parfois attachées à ces coiffes.
Les bracelets, brassards et jarretières que porte
le personnage sont également typiques de la plupart
des groupes dayak. Harrisson dédie une partie
de son texte à l’analyse du pagne qui n’est selon
lui pas de type dayak. Il l’associe à la péninsule de
Huon de Nouvelle-Guinée (Harrisson 1964 : 169).
Il pousse peut-être la réfl exion trop loin, vu que
le tressage qui compose le vêtement s’harmonise
parfaitement aux bracelets, brassards, jarretières,
éléments avant et arrière de la coiffe ou aux cheveux.
Comme ceux-ci ne sont probablement pas
tous composés de la même matière tressée, il peut
HISTOIRE D'OBJET