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Kenneth W. Dalke 1937–2018
KEN DALKE ET SON ÉPOUSE, Rosella, sont devenus de
bons amis lors de leurs voyages annuels à Santa Fe pour les
foires d’art ethnographique. Nous les connaissions en tant
que collectionneurs de paniers amérindiens de Santa Cruz,
en Californie, mais une année, lorsque Tad a montré à Ken
une belle fl ûte maori qu’il venait d’acquérir, il l’a achetée et
sa passion pour l’art tribal du monde entier était née. Bien
qu’il ait passé un certain temps à s’intéresser aux masques tribaux,
sa véritable passion était de collectionner des boucliers
d’Afrique, d’Océanie, d’Indonésie et des Philippines. Il a également
acquis des exemples d’armes tribales et, peu à peu, Ken et
Rosella ont ajouté quelque deux cents peignes tribaux du
monde entier à leur collection. Il adorait l’étude anthropologique
de la culture matérielle et partageait toujours ses connaissances
avec générosité. L’enthousiasme éclairait littéralement
son visage lorsqu’il discutait d’un nouvel achat. C’était peutêtre
sa propre expérience d’ébéniste et de menuisier pendant
plus de quarante ans qui lui avait permis d’apprécier le talent
artistique et les détails fi ns que l’on trouve dans les peignes et
les boucliers fabriqués en bois, en os et en coquillage.
Jeunes parents et à la recherche de connaissances, Ken et
Rosella suivirent des cours d’anthropologie à l’université
de leur quartier, et passèrent plusieurs week-ends à faire du
bénévolat sur un site de fouilles dans le désert de Mojave en
Californie, parrainé par Lewis Leaky. L’un des moments forts
de la fouille a été la rencontre de Leaky en personne. Ken et
sa famille de quatre enfants passaient leurs vacances à faire
de la randonnée en Californie à la recherche de pétroglyphes.
Quand les enfants grandirent, Ken et Rosella fi rent des voyages
au Mexique pour visiter les ruines antiques de Monte Alban,
Teotihuacan et d’autres sites moins connus. Ils visitèrent également
des sites d’art rupestre à Hawaï.
Une fois à la retraite, il suivit des cours de cuisine et, avec
sa passion habituelle, il devint un excellent chef. Nous avons
eu la chance de pouvoir déguster certains des repas qu’il avait
fi èrement préparés et dont il discutait avec nous.
Même s’il était en mauvaise santé, nous n’avons pas été surpris
de voir Ken apparaître lors de l’édition 2018 du San Francisco
Tribal & Textile Art Show, accompagné de Rosella et
de deux de ses enfants, également devenus des collectionneurs
d’art tribal. Bien qu’il nous manque, ses passions ont été transmises
à la génération suivante.
Tad et Sandy Dale
pour son travail en faveur des cultures et des arts francophones.
En 2017, elle a été récompensée du Leadership Award
of the Arts Council of the African Studies Association, la plus
importante distinction académique dans le domaine des études
sur l’art africain. Toujours en 2017, le Ethnic Arts Council de
Los Angeles, une organisation de longue date indépendante
composée de collectionneurs et de spécialistes du sud de la
Californie, a récompensé son travail par le prix Dai Sensei/
Master Teacher.
Polly était une spécialiste fi ne dotée d’un sens aigu du design
et de la qualité esthétique des grandes oeuvres d’art. Elle était
un génie pour trouver des voies permettant de transmettre
l’importance de l’art africain aux étudiants et au public des
musées. Au cours des huit dernières années de sa vie, Polly a
vécu avec les métastases d’un cancer du sein au stade 4 ; l’enseignante
toujours soucieuse d’atteindre le public qu’elle était
a collaboré activement avec la fondation Susan G. Komen
contre le cancer du sein pour créer des programmes permettant
de partager des informations sur les ressources en soins
de santé et les développements de la recherche. Polly a trouvé
un équilibre incroyable en menant de front son poste de professeure
à l’UCLA, sa vie de conservatrice à New York et à
Los Angeles et un cercle solide d’amis et de membres de sa
famille. Son décès marque une perte énorme à bien des égards.
Nancy Thomas, Directrice adjointe senior, LACMA