MUSÉE À LA UNE
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FIG. 18 (CI-DESSUS) :
Amulette. Sakalava, Ambato-
Boeni, Madagascar.
Bois, métal, perles de verre, textile,
matériaux organiques.
H. : 18 cm.
Inv. 71.1929.1.61.
© musée du quai Branly - Jacques
Chirac, photo : Thierry Ollivier, Michel
Urtado.
FIG. 19 (À GAUCHE) :
Amulette. Bara Imamono,
Madagascar.
Bois, perles de verre, fi bres végétales.
H. : 14 cm.
Inv. 71.1891.45.61.
© musée du quai Branly - Jacques
Chirac, photo : Thierry Ollivier, Michel
Urtado.
FIG. 20 (À DROITE) :
Assiette creuse sur base
circulaire.Vohémar,
Madagascar. Avant 1965.
Porcelaine. D. : 19 cm.
Inv. 71.1965.4.112.
© musée du quai Branly - Jacques
Chirac, photo : Claude Germain.
tions d’objets dits domestiques se rapprochent du
design. Ils constituent un ensemble de formes utiles
qui dans l’usage se rapprochent du domaine du
sacré, omniprésent dans l’univers commun malgache.
D’autres grands ensembles permettent de
se faire une idée de la diversité des usages et de
l’esthétique. Ainsi, à travers la parure : les bijoux
ne sont pas que des bijoux. Objets personnels, ils
protègent ceux qui les arborent mais ils s’inscrivent
aussi dans une histoire de l’art. De même avec les
textiles : des lambas, grands pagnes rectangulaires
qui peuvent draper les vivants ou envelopper les
défunts, évoquent le lien entre le monde tangible
et le monde des ancêtres mais ils comptent aussi
parmi les réalisations extraordinaires, anciennes et
méconnues de Madagascar. Le travail des artistes
qui ont réalisé ces oeuvres souples, en soie ou en coton,
en raphia ou avec des matériaux de récupération
(fi ls de cuivre provenant des câbles électriques,
bandes magnétiques, papier, etc.) comme dans les
pièces contemporaines de Madame Zo, devait être
valorisé. Un autre ensemble très impressionnant de
charmes, amulettes, talismans qui sont
connus sous le nom générique d’ody
permet de découvrir l’art de la divination
et de la protection (fi g. 16-
19). Ces pièces composites sont à
la fois le diagnostic d’un problème
ou d’un désir et le remède ou une
manière d’orienter le sort en sa
faveur. Ce sont avant tout, par
leur constitution même, des objets
qui sont des preuves de savoirs, de
connaissances de l’ombiasy, le devin
guérisseur. Ce dernier est un personnage
incontournable pour tout un
chacun, depuis les plus modestes individus
jusqu’aux souverains, pour mener à bien son
destin ou le diriger s’il n’est pas favorable.
La diffi culté à travers une exposition, même
d’envergure, est de rendre compte de l’histoire
et de l’histoire de l’art sur près de dix siècles. La
grande majorité des pièces sélectionnées pour
cette présentation temporaire provient des collections
nationales. D’autres oeuvres de particuliers,
indispensables, ont été ajoutées à cet important
corpus. La collection d’art malgache du musée du
quai Branly - Jacques Chirac résulte de l’héritage
du musée d’Ethnographie du Trocadéro, avec des