MUSEUM NEWS
Acquisitions au LACMA
LOS ANGELES—Depuis 1986, le Comité des Collectionneurs
du Los Angeles County Museum of Art (LACMA)
organise une collecte de fonds annuelle pour l’acquisition
d’oeuvres d’art. Cette année, l’événement s’est déroulé
en deux jours, avec notamment des présentations données
par des conservateurs, des dîners privés organisés
chez de fervents sympathisants du LACMA et une soirée
de gala lors de laquelle les membres du Comité ont
voté pour les oeuvres qu’ils souhaitaient voir intégrer la
collection permanente du musée. Les quatre-vingt seize
votants ont récolté plus de trois millions de dollars, une
somme qui leur a permis d’effectuer dix acquisitions,
dont deux destinées à enrichir la collection d’art africain
du musée. La première concerne une statue monumentale
Ijo du Nigeria parmi les plus expressives du genre
représentant l’esprit de la forêt. Elle avait été la pièce maîtresse
de l’exposition Tradition as Innovation in African
Art organisée au LACMA en 2008. Pourvue de sept têtes
et quatorze yeux, elle souligne la multiplicité des points
de vue que le LACMA veille à faire valoir. La seconde
acquisition est un ensemble de vingt-neuf peintures sur
écorce battue des Mbuti de République démocratique du
Congo. Peintes par des femmes, ces oeuvres font la part
belle à l’asymétrie et à la dissonance visuelle qui, d’une
part, reproduisent l’imagerie de la forêt tropicale d’Ituri,
l’endroit où les Mbuti vivent, et d’autre part, s’ajustent
aux rythmes polyphoniques syncopés de leur musique.
Ce groupe de peintures offre un contrepoint approprié
à la splendide collection de textiles de prestige en velours
Kuba, donnée par le Comité des Collectionneurs en 2009.
À GAUCHE : Tissu d’écorce
cérémonial pongo. Mbuti,
forêt d’Ituri, RDC. XXe siècle.
Écorce interne (liber), pigments
naturels. 62,9 x 38,7 cm.
Los Angeles County Museum of Art,
don du Comité des Collectionneurs
2018.
© Andres Moraga Textile Arts et ©
Ralph Koch.
CI-CONTRE : Tissu d’écorce
cérémonial pongo. Mbuti,
forêt d’Ituri, RDC. XXe siècle.
Écorce interne (liber), pigments
naturels. 82,6 x 36.8 cm.
Los Angeles County Museum of Art,
don du Comité des Collectionneurs
2018.
© Andres Moraga Textile Arts et ©
Ralph Koch.
CI-DESSOUS : Sa Majesté le
Roi Kalakaua d’Hawaï.
Vers 1880. Photographe
inconnu.
« Lanterne magique ». 8,3 x 8,3 cm.
Honolulu Museum of Art, inv. 14005.1
Shuzo Uemoto, © Honolulu Museum
of Art.
À GAUCHE : Statue d’esprit
de la forêt. Ijo, delta du
Niger, Nigeria. Début du XIXe
siècle.
Bois, charbon, craie. H. : 221 cm.
Los Angeles County Museum of Art,
don de la Silver Family et du Comité
des Collectionneurs 2018.
Photo © Sotheby’s, Inc., © 2017.
Ho‘oulu
HONOLULU—Exposition historique présentée au Honolulu
Museum of Art, Ho‘oulu: The King Kalakaua Era
s’intéresse à l’art et à l’expérimentation à Hawaï sous le
règne du roi David Kalakaua (1874-1891). Ancré dans
les valeurs du royaume, le cosmopolitisme – concept
selon lequel les entités politiques locales s’inscrivent
dans la communauté mondiale, et non dans leur seule
partie d’origine – se traduisait notamment dans l’art.
Les Hawaïens ont développé un langage visuel mêlant
art et politique, caractérisé par des reproductions locales
d’expressions artistiques mondiales. Ils ont renforcé une
culture visuelle existante au moyen d’une combinaison
de matériaux, concepts et techniques indigènes et venus
d’ailleurs. L’exposition présente des oeuvres d’art expérimentales
aux côtés d’oeuvres académiques afi n d’analyser
comment l’art d’avant-garde et l’art classique ont
contribué à façonner une identité nationale.
Composés par des pièces du musée et de nombreux
prêts, elle soulève en outre des questions liées à l’adaptabilité,
à l’économie et à la vie religieuse tout en se penchant
sur la perception que l’on avait d’Hawaï dans le
monde au XIXe siècle. L’exposition est accompagnée d’un
superbe catalogue et d’une série d’événements organisés
par la PA‘I Foundation.