ACTUALITÉ MUSÉES
Paul Robeson
PARIS—Jusqu’au 14 octobre, et en parallèle
à l’exposition Madagascar présentée dans la
prochaine rubrique de ce numéro, le musée
du quai Branly - Jacques Chirac place sous les
projecteurs une fi gure forte et marquante de la
scène artistique anglo-saxonne engagée de la
première moitié du XXe siècle. Paul Robeson,
« Un homme du tout-monde », est un personnage
ayant tout fait, total et intègre. Esclave,
évadé, sportif, avocat, chanteur, acteur, artiste, il combattra
toute sa vie en faveur de la liberté pour tous, ainsi
que pour la place de l’homme noir dans la société américaine
et pour la revendication d’une identité multiple,
mélange de son héritage, de sa nationalité, de ses rencontres.
Réprimé jusqu’à l’oubli, il aura été laissé de côté
par l’histoire, faisant peut-être trop de place à d’autres
comme Malcom X ou Martin Luther King. Pourtant, Paul
Robeson est un archétype de son siècle, combattant
passionné et passionnant, auquel le musée s’efforce aujourd’hui
de rendre l’hommage qui lui est dû ; un passage
dans l’histoire, entre art, politique et panafricanisme.
Premières choses
HAMBOURG—Saut dans le passé pour le Museum für
Völkerkunde d’Hambourg. À partir du 12 septembre,
le musée se plonge dans ses archives pour exposer un
ensemble d’objets qui étaient présents dans un inventaire
28
de 1867. Intéressante prospective pour des musées
d’arts extra-européens qui de plus en plus se penchent
sur leur propre genèse, à la recherche de leur histoire
et de celle de leurs fonds, en quête de légitimité et de
reconstruction. C’est également une occasion pour le
musée de retracer l’histoire de la ville, intrinsèquement
liée à la constitution des collections, avec ses donateurs,
modes et inspirations liés eux-mêmes au fl ux de commerce
mondiaux.
Retour de trésors Alutiiq
KODIAK—Le 9 juillet dernier, le Alutiiq Museum célébrait
l’arrivée d’une livraison toute particulière : tout droit
venus du musée de Boulogne-sur-Mer, deux masques
cérémoniaux Kodiak Alutiiq de la collection Alphonse
Pinart (XIXe siècle) font leur retour sur leur terre natale.
Un retour à la terre qui fait partie d’un partenariat
d’échanges culturels entre les deux pays : deux masques
similaires partent pour la France pour un prêt de cinq ans.
Une belle histoire de reconnaissance culturelle et de partage.
Les masques seront exposés jusqu’en avril 2023.
EN HAUT : Plat à huile. Fidji.
Avant 1867.
© Museum für Völkerkunde, Hamburg.
Völkerkunde,Hamburg,inv. E 412.Musée
d’ethnologie
Photo © DocA
À GAUCHE DE LA PAGE : Jacob
Esptein, Paul Robeson. 1928.
Bronze. H. : 34,2 cm.
Don de Fania Marinoff Van Vechten en
mémoire de Carl Van Vechten.
inv. 288.1965.
© Digital Image 2018 / MOMA, New York/
Scala, Florence.
CI-DESSUS : Cache-Sexe. Brésil,
rio Negro.
Collection Gustav Julius Vollmer, entré au
musée à Hambourg en 1850/51.
À GAUCHE : Masque peint
nakirnalik. Kodiak Alutiiq.
Collecté en 1872.
Ave l’aimable autorisation de la collection
Pinart, musée de Boulogne-sur-Mer, inv.
988.2.171.
Photo : Will Anderson.
CI-DESSUS : Paul Robeson
dans le fi lm The Emperor
Jones, réalisé par Dudley
Murphy, 1933.
Photo © DocAnciens/Docpix.