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FIG. 10 (CI-DESSUS) :
Collier. Sakalava,
Madagascar.
Tissu, perles, corne, bois, cheveux,
coquillage. L. : 87 cm.
Inv. 71.1974.63.18.
© musée du quai Branly - Jacques
Chirac, photo : Claude Germain.
MUSÉE À LA UNE
OEuvres ou objets ? Artistes ou artisans ? Ces
questions ne seront jamais tranchées. Entre les
deux guerres, les sculpteurs et les peintres, même
formés dans des écoles d’art, ont été considérés
plus comme des artisans que comme des artistes.
Les salons artistiques, les expositions coloniales,
qui ont jalonné la vie culturelle de cette période, offraient
certes une visibilité à leurs réalisations mais
ces dernières étaient reléguées quasiment au rang
d’art décoratif. Un débat parallèle s’est développé
à cette époque entre les partisans de la formation
de peintres et sculpteurs sur le modèle européen, et
ceux qui s’opposaient à cette formation qui marquerait
la fi n d’un « art pur », originel, avec des
styles très infl uencés par l’Occident. Cependant,
certains artistes malgaches ont connu un vrai succès
populaire auprès des Malgaches comme des
Européens. La première exposition d’art malgache
avait eu lieu en 1909 à Antananarivo, au palais
d’Argent, pendant quelques jours. Si cet événement
resta assez confi dentiel, c’est l’une des premières
fois où les mots « art » et « malgache » sont
associés. Une autre étape importante fut franchie
en 1923, dans le palais du Louvre, au pavillon de
Marsan : c’est là qu’a été organisée une grande
exposition consacrée aux « Arts indigènes ». Le regard
occidental change alors progressivement : les
arts des lointains, dont des productions malgaches,
entrent dans un musée d’art, et non pas d’ethnographie,
par une porte dérobée.
L’exposition du musée du quai Branly - Jacques
Chirac est la seule grande exposition consacrée à la
totalité des arts de la Grande Île depuis 1946, date
de l’exposition du musée de l’Homme qui n’abordait
pas le sujet sous l’aspect esthétique. Certes, il
y eut d’autres présentations d’oeuvres entre-temps,
qui s’attachaient seulement à une partie du patrimoine
malgache, mais rien d’une telle ampleur. De
très belles pièces, dont la fonction suit la forme parfois,
réalisées souvent avec une grande économie de
moyens, composent l’ensemble des objets associés
au monde des vivants. Dans la maison, les bois de
lit (fi g. 5a-b), dont certains ont appartenu
à Paul Guillaume, les coffres, les
lampes, les paniers et étuis en vannerie
(fi g. 22), coiffes et autres produc-
FIG. 13 (À GAUCHE) :
Cuiller. Mérina, Madagascar.
Bois. L. : 23,5 cm.
Inv. 75. 9112.3.
© musée du quai Branly - Jacques
Chirac, photo : Claude Germain.
FIG. 12 (À GAUCHE) :
Cuiller. Mérina Madagascar.
Corne. L. : 16,5 cm.
Inv. 71.1891.45.204.
© musée du quai Branly - Jacques Chirac,
photo : Claude Germain.
FIG. 11 (À GAUCHE) :
Cuiller. Madagascar.
Bois. L. : 25,5 cm.
Inv. 71.1899.59.9-2.
© musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo :
Claude Germain.