curatives, accueillaient une grenouille vivante sur
une feuille. Si l’on tient compte de la notion de
pouvoir magique, il pourrait dès lors exister un lien
entre ces objets et le charme de navigation abordé en
ces lignes. Thilenius note également que des crânes
humains étaient utilisés en guise d’invocations magiques
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pour soigner les maladies. Il écrit ensuite :
« Les crânes des défunts sont par ailleurs considérés
comme précieux. Un crâne peut, par exemple, être placé
sur le balancier de la pirogue d’un pêcheur, car ils croient
que ça attirera les poissons. En outre, dans le même but,
le pêcheur peut aussi accrocher une mâchoire inférieure
humaine ornée de plumes blanches et de feuillage (fi g. 9).
... Un objet magique composé de cheveux est supposé
avoir des pouvoirs identiques. ... Il est étanche, enveloppé
dans des fi bres de noix de coco, décoré de feuilles
et parfois porté autour du cou (fi g. 10). »
C’est dans la section suivante de son récit que
Thilenius livre des informations qui peuvent être
directement liées aux charmes de navigation :
FIG. 6 (CI-DESSUS) :
Employés de la compagnie
commerciale de Hambourg
Hernsheim & Co sur Matupi,
c. 1890. Le directeur général
Max Thiel est debout sur la
terrasse et tient son chapeau
à la main.
Archive Museum für Völkerkunde,
Hambourg.
FIG. 7 (À DROITE) :
Georg Christian Thilenius,
1905.
Photo : Rudolf Dührkoop.
Extraite de Buch Hamburgische
Männer und Frauen am Anfang des XX
Jahrhunderts, Hambourg, 1905.