LE PÉROU AVANT LES INCAS
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on l’a affirmé pendant longtemps, mais plutôt
un ensemble de mythes (lorsque les divinités sont
représentées), de rites et de cérémonies (lorsque
les êtres humains interagissent avec les dieux).
Les découvertes archéologiques sur les sites de la
Luna et de Cao permettent de corroborer cette
hypothèse3. En 1991, Christopher Donnan et Luis
Jaime Castillo4 ont découvert à San José de Moro
la tombe d’une femme qu’ils ont associée à la prêtresse
du thème de la présentation. En 2005, sur
le site de Huaca Cao, on a découvert le tombeau
d’une femme entourée d’un abondant mobilier funéraire
comprenant ornements et emblèmes en or
et argent, et que Régulo Franco a décrite comme la
dame de Cao5. Enfin, en 2012, sur le site de Chornancap
(Lambayeque), Carlos Wester6 a mis au
jour la sépulture d’une autre femme possédant un
mobilier funéraire somptueux, et en a déduit qu’il
s’agissait de la prêtresse de Chornancap. Parmi
ces tombeaux renfermant le corps de nobles et de
seigneurs, les archéologues ont également observé
des tombes de prêtres, d’artisans et de guerriers de
différentes classes sociales et de grades militaires
variés. Celles-ci nous donnent à voir les acteurs du
pouvoir social et l’organisation sociale des sociétés
mochica et lambayeque en particulier. Les visiteurs
pourront admirer des bijoux en or et argent,
en cuivre doré, ainsi que des insignes de pouvoir
de puissants seigneurs, notamment des ornements
personnels. Ces joyaux seront exposés aux côtés
d’objets en céramique très différents sur le plan de
la forme, du style et de la qualité de fabrication.
Le pouvoir céleste et terrestre se traduit de manière
très claire, à travers l’architecture des édifices
religieux et des palais. L’exposition présentera les
fouilles menées dans le complexe de temples mochica,
qui ont permis de mettre au jour une architecture
relativement bien conservée (100-600 apr.
J.-C.). Ce complexe architectonique se compose
d’un édifice principal, qui accueillait l’autel et le
temple dédiés au dieu des montagnes, et d’une
construction plus petite, abritant l’autel et le temple
voués au dieu de la mer. La façade du temple mesure
soixante-quinze mètres de long et vingt-cinq
mètres de haut, et prend la forme d’un escalier dont
chacune des marches représente des scènes de cérémonie
et des dieux. Toutes ces scènes se rapportent
à l’un des rites les plus importants qui se pratiquait
en ce lieu, à savoir le sacrifice humain. Les
fouilles menées dans deux cours intérieures nous