121
FIG. 5 (À DROITE) :
Atlatl de chamane.
Tlingit, Alaska.
1750-1800.
Bois, coquillage et perles. L. : 39,4 cm.
Photo : Steve Tucker/Chuck Dorris.
En décembre dernier, j’ai reçu un email
d’une inconnue m’invitant à donner mon avis à
propos d’un nouvel ouvrage sur une collection privée
d’art amérindien. J’ai informé mon interlocutrice que
j’allais y jeter un coup d’oeil, ce à quoi elle m’a répondu
: « Vous devez absolument le voir . » Elle disait
vrai… Quelque temps après, j’ai reçu un colis assez
lourd renfermant une édition en trois volumes sous
coffret. Mais plus que la forme, c’est le contenu qui
m’a le plus impressionné. Je suis le rédacteur en chef
pour l’édition américaine de ce magazine depuis près
de vingt-cinq ans et je connais la plupart des acteurs
majeurs dans ce domaine, du moins de réputation.
Pourtant, je n’avais jamais entendu parler de Steven
Michaan, cet homme qui avait bâti une collection extraordinaire
d’art de l’Arctique, de la Côte nord-ouest
et des Woodlands. Bon nombre des objets m’étaient
familiers, mais j’ignorais tout du collectionneur.
Quelques mois plus tard, j’ai embarqué dans un
train à New York, direction le Nord. À mon arrivée,
j’ai rencontré ma correspondante, Susan, l’assistante
de Steven, qui m’a emmené dans une charmante
petite maison nichée dans une vaste forêt vallonnée.
C’est là que j’ai rencontré Steven, un homme dont la
passion pour l’art n’a d’égale que la modestie. J’ai eu
l’immense plaisir de pouvoir admirer sa collection
et c’est attablés dans une auberge du début du XIXe
siècle, non loin de chez lui, que nous avons évoqué ses
centres d’intérêt.
Tribal Art magazine : Vous êtes un fervent
collectionneur de longue date, et ce, dans de
nombreux domaines. Pouvez-vous nous en dire plus
sur votre parcours ?
Steven Michaan : J’ai toujours été un collectionneur.
Durant ma jeunesse, c’était les timbres, les pièces
de monnaie et les épées que j’accumulais. Lors de
mes études à l’université de Californie à Berkeley,
j’ai commencé à réunir des lithographies d’Edward
S. Curtis, dont beaucoup ornent encore les murs de
ma maison. J’ai aussi collectionné les lithographies
de M. C. Escher, achetées auprès de l’artiste luimême.
Au cours des dix années suivantes, je me
suis intéressé de très près aux arts décoratifs et en
particulier aux vitraux de Louis Comfort Tiffany.
Comme je suis également un pêcheur invétéré,
j’ai été attiré par les leurres de pêche anciens. Avec
le temps, j’ai constitué une importante collection
de leurres de pêche sur glace d’Amérique. Elle a
servi de base à plusieurs expositions majeures, en
FIG. 1 et 2 (À GAUCHE) :
Vues de l’intérieur de Steven
Michaan.
Avec l’aimable autorisation de Steven
Michaan.
FIG. 3 (CI-DESSOUS) :
Steven Michaan à la pêche
au saumon sur la Cascapédia
au Québec.
Avec l’aimable autorisation de Steven
Michaan.