ACTUALITÉ MUSÉES
42
CI-DESSOUS : Cruche ashko.
Algérie.
Première moitié du XXe siècle.
Terre cuite et pigments. H. : 27 cm.
Ex-coll. musée de l’Homme, mission Thérèse
Rivière.
Musée du quai Branly – Jacques Chirac,
71.1940.8.142.
Génération Rivet
PARIS—Le musée du quai Branly – Jacques Chirac rend
hommage au rôle important joué par Paul Rivet (1876-
1958) dans l’institutionnalisation de l’ethnologie française
avec un accrochage spécial dans l’atelier Martine
Aublet intitulé Génération Rivet. Ethnologues, missions
et collections dans les années 1930. C’est en effet entre
1928 et 1938 que l’ethnologie devient une discipline à
part entière. Dans une époque mouvementée, elle se
veut le fer de lance d’un nouvel humanisme. Paul Rivet
en fut la cheville ouvrière, s’attelant à former la nouvelle
génération d’ethnologues. Cet événement qui lui
rend hommage se tient jusqu’au 28 janvier 2018.
Outre l’exposition Le Pérou avant les Incas, qui fait
l’objet d’un article approfondi dans ce numéro, sous la
plume de Santiago Uceda, le musée parisien accueillera
dès le 30 janvier 2018 l’exposition Peintures des lointains.
À travers deux cents toiles et oeuvres graphiques
de la collection du musée, celle-ci révélera l’évolution,
à travers les siècles, du regard porté en Occident sur les
peuples, sociétés et territoires étrangers.
Enfi n, rappelons que l’exposition Les forêts natales,
Arts de l'Afrique équatoriale atlantique, présentée avec
force détails dans Tribal Art magazine nº85, se tiendra
jusqu’au 21 janvier 2018.
À DROITE : Couronne chapawik
de prêtre sorcier Uwishin. Shuar,
Équateur, région amazonienne.
XXe siècle.
Collection Claire et Robert Steichen.
© Musée L.
EN BAS À GAUCHE : Scénographie de la
nouvelle exposition permanente des collections
d’art africain du Musée L.
Photo : J.-P. Bougnet.
CI-DESSOUS : Thérèse Rivière chez les Ouled
Abderrahman, Douar Tadjmout. 1935.
Tirage sur papier baryté.
Photo : Jacques Faublée.
Musée du quai Branly – Jacques Chirac, 70.2005.28.5727.
Musée L
LOUVAIN-LA-NEUVE—Le nouveau musée de l’Université
catholique de Louvain, le Musée L, a ouvert ses
portes le 18 novembre 2017. Son objectif est de faire
dialoguer les oeuvres de diverses époques, cultures et
techniques. Au sein de ses collections d’objets extraeuropéens,
le Musée L propose quelque deux mille huit
cents pièces issues du monde entier. Sans surprise, la
collection africaine, qui compte sept cents exemplaires,
est la plus importante. Elle a été constituée dès 1909,
au début de la colonisation belge au Congo. Aidé par
plusieurs ordres missionnaires, le professeur d’ethnologie
Edouard De Jonghe a alors rapporté des centaines
d’objets de ses missions ethnographiques. Cette
collection fut ensuite partagée avec la KU Leuven en
1968 lors de la scission de l’université. Par la suite, elle
a été enrichie grâce à divers dons, dont les deux plus
importants proviennent du legs du docteur Charles
Delsemme et de la collection donnée en 2013 par
l’anthropologue et psychiatre Robert Steichen. La première
est mise en dialogue avec l’art moderne au sein
du Musée L et la seconde, plus anthropologique, offre
une approche contextualisante des objets, témoins de
pratiques rituelles encore vivantes.