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FIG. 23 (CI-DESSUS) : « G. Conrau’s Wegeaufnahmen im Lande der
Banyang, Bangwa, Kabo, Basosi, und Bafo (Étude de G. Conrau’s en
territoire banyang, bangwa, kabo, basosi et bafo), » 1899.
Cartographie de Max Moisel.
Encre sur papier. 73 x 61 cm.
Basel Mission Archive, inv. 97098.
FIG. 24 (CI-DESSOUS) : « Neu Aufnahmen von Gustav Conrau im
Norden un Nordwestern des Kamerun-Gebirges aus dem Jahren 1896
und 1897 (Nouvelles consignations de Gustav Conrau au nord et nordouest
des montagnes du Cameroun, de 1896 à 1897). »
Cartographie de Max Moisel.
Encre sur papier. 73 x 61 cm.
Basel Mission Archive, inv. 97097.
sur la côte. D’après le gouverneur von Puttkamer,
Conrau ne tarissait pas d’éloges à propos des Bangwa,
les décrivant comme des gens pacifi ques et amicaux57.
En novembre 1899, von Puttkamer58 ordonna
à Conrau de partir à la recherche du lieutenant von
Queis, porté disparu depuis qu’il avait tenté d’établir
un avant-poste dans une zone frontalière de la région
du fl euve Cross. Il avait été tué lors d’un confl it avec
les autochtones59. Le rapport de von Puttkamer indique
: « Après un jour et demi de marche, Conrau
apprit la mort du lieutenant. » Sur ce, « il poursuivit
sa route vers l’est, afi n de reprendre ses effets personnels
chez ses amis bangwa et de recruter d’autres travailleurs
pour les plantations de Victoria »60.
Cette visite chez les Bangwa allait être la dernière
de Conrau. Sachant qu’il reviendrait, il avait laissé les
objets qu’il y avait collectés lorsqu’il était parti pour
la côte. Cette fois, il fut cependant retenu en otage par
Assunganyi et les membres de sa troh, ou Société de la
Nuit. Si le missionnaire Paul Gebauer écrira plus tard
que le confl it opposant les Bangwa à Conrau (puis
aux Allemands) était lié aux objets secrets que l’explorateur
avait emportés61, il semble que la vraie raison
soit ailleurs. En réalité, Conrau avait promis de ramener
en sécurité les Bangwa qu’il avait recrutés pour
travailler dans les plantations côtières, une promesse
qu’il ne put tenir, car de nombreux Bangwa avaient
trouvé la mort sur la côte, soit en raison de l’énorme
charge de travail, soit à cause des fi èvres tropicales
du littoral. D’après une lettre que Conrau envoya à
von Puttkamer le 11 décembre 1899, les habitants des
hauts plateaux avaient appris que plusieurs des leurs
avaient péri dans les plantations côtières. Conrau fut
dès lors retenu prisonnier jusqu’à ce que cette affaire
soit élucidée. Il demanda de l’aide, ajoutant que si la