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Art aborigène. Territoires de Rêves
LENS—Dès décembre 2017 et jusqu’au 5 mai 2018, cette
exposition organisée par la Fondation Pierre Arnaud met
à l’honneur l’art aborigène contemporain. Elle présente
plus de cent oeuvres, pour la plupart issues de la collection
Bérengère Primat. Elle illustre toute la diversité, la
richesse et la vitalité de cet art qui trouve ses racines dans
une culture âgée de soixante-cinq mille ans, mais qui n’a
acquis ses lettres de noblesse dans la sphère de l’art occidental
que dans les années 1970. L’art aborigène soulève
de nombreuses questions ethnographiques, artistiques,
politiques ou écologiques, à l’image du travail des tisseurs
de Ghost Nets. Ces artistes des îles du détroit de Torres
créent des oeuvres à partir de fi lets de pêche synthétiques
perdus ou abandonnés en mer et qui détruisent le fragile
écosystème marin dont leur communauté dépend.
Depuis la nuit des temps, les artistes aborigènes représentent
le Rêve et les voyages créateurs des ancêtres du
Rêve, base de la loi des hommes. Ces thèmes, ainsi que
celui du lien réciproque entre les hommes et la terre (et
la mer) servent de fi l conducteur à l’exposition. Territoire
du Rêve. Art aborigène contemporain & OEuvres en fi lets
de pêche fantômes des îles du détroit de Torres s’articule
en cinq parties : le territoire du Rêve, la terre d'Arnhem
et ses oeuvres sur écorce, l’art des déserts australiens
et l’école de Papunya Tula, l’art du Kimberley − où se
retrouve souvent le Serpent Arc-en-ciel, symbole de fertilité
− et l’art des « fi lets fantômes » (évoqué plus haut).
Le visiteur découvre ainsi un art qui, s’il est immémorial,
a su se renouveler en intégrant de nouvelles techniques,
tout en conservant sa puissance spirituelle unique.
À GAUCHE :
Masque de danse.
Tibet. Début XXe siècle.
Bois et pigments.
© Religionskundliche
Sammlung der Universität
Marburg, Allemagne.
À DROITE : Hommelion.
Cave Stadel,
Baden-Württemberg,
Allemagne.
40 000 av. J.-C.
© Ulmer Museum.
Vivre avec les dieux.
LONDRES—Le British Museum propose avec Living
with gods, peoples, places and worlds beyond d’explorer
l’ensemble des pratiques et des modes d’expression
des croyances religieuses dans la vie des individus et
des communautés, à travers l’espace et le temps. L’installation
interroge les bénéfi ces et les risques de ces
comportements en termes de coexistence et de confl it
dans les sociétés, notamment celles des XVIIe et XVIIIe
siècles au Japon, en Chine et en Union soviétique, ainsi
qu’en Europe moderne. Elle analyse aussi bien les aspects
mystiques et sociologiques des croyances religieuses,
que leurs implications neurologiques et psychologiques.
Des objets de la vie quotidienne illustrant un large éventail
de pratiques spirituelles sont exposés, allant d’un
masque pende du Congo utilisé pour tenir éloignés les
femmes et les curieux des cérémonies d’initiation des
jeunes hommes, à un pendentif memento mori datant
de la fi n de la période médiévale et servant à rappeler
aux hommes le caractère éphémère des richesses matérielles…
L’exposition se tient jusqu’au 8 avril 2018.
À GAUCHE :Tiger Palpatja
(c. 1920-2012), Rêve des
serpents d’eau, 2005.
Art des déserts.
Acrylique sur toile de lin.
122 x 198 cm.
À DROITE : Lofty
Nabardayal Nadjamerrek (c.
1926-2009), Kangourou.
1972.
Art de la terre d’Arnhem.
Ocres naturelles sur écorce.
49 x 43 cm.
EN BAS À GAUCHE :
Freddie Timms Janama
(c. 1946-2017), Claypan
(Lissadell). 1995.
Art du Kimberley.
Ocres naturelles sur toile.
120 x 120 cm.